L’avocat de Joël Guerriau défend une « erreur de manipulation » dans une période de « grande fatigue »

Le sénateur Joël Guerriau, ici assistant à une réunion avec le président libanais Michel Aoun au palais présidentiel de Baadba, au Liban, le 13 février 2020.
HANDOUT / AFP Le sénateur Joël Guerriau, ici assistant à une réunion avec le président libanais Michel Aoun au palais présidentiel de Baadba, au Liban, le 13 février 2020.

JUSTICE - « Quelqu’un au Sénat lui avait donné comme un euphorisant ». L'avocat de Joël Guerriau tente de faire valoir la version de son client après la plainte de la députée Sandrine Josso, lui qui a été mis en examen pour « administration de substance afin de commettre un viol ou une agression sexuelle ».

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Selon Me Rémi-Pierre Drai, son client « n’est absolument pas un prédateur sexuel » et « sa version est simple et tout à fait crédible ». « Elle peut vous paraître un peu confuse, mais c’est la réalité : il n’a jamais voulu administrer à son amie, à sa collègue de travail, une substance en vue de commettre un viol ou une agression sexuelle. Jamais », martèle l’avocat dans une interview pour France Bleu samedi 18 novembre.

« C’est une erreur de manipulation. Il avait acquis cette substance dont il ne connaissait pas la nature. Il ne savait pas que c’était de l’ecstasy », continue-t-il à propos de Joël Guerriau, qui a depuis été suspendu de son parti (Horizons) et de son groupe parlementaire.

L’avocat développe en détail la version de son client : « il avait l’intention de consommer cette substance dont il ne connaissait pas la nature lundi soir parce que la journée avait été extrêmement compliquée pour lui, avec beaucoup de moments difficiles. Mais il ne l’a pas fait. Il avait mis le produit dans un verre de champagne et il a décidé finalement de sortir. »

Selon Me Rémi-Pierre Drai, Joël Guerriau n’a pas consommé le produit ce soir-là. Et ce n’est que le lendemain qu’il a remis la coupe de champagne à sa place. Lorsque Sandrine Josso est venue chez lui, le sénateur lui a alors servi cette coupe précise, dont il avait oublié la présence de la substance à l’intérieur. « C’est tout », conclue l’avocat.

Me Rémi-Pierre Drai ajoute auprès de France Bleu que Joël Guerriau se trouvait dans une période de « grande fatigue après la campagne électorale », qu’il venait tout juste de perdre son chat et de voir un ami « qu’il n’avait pas vu depuis un certain temps » et qui était devenu « totalement chauve, ayant subi une troisième chimiothérapie ».

L’avocat dément le test positif à de nombreuses drogues

Selon des informations de BFMTV, le sénateur a été testé positif à de nombreuses drogues, présentes dans son sang : amphétamines, opiacées, cannabis, cocaïne, méthadone et MDMA.

Me Rémi-Pierre Drai avait contesté dès vendredi soir ces informations en affirmant que les analyses toxicologiques pratiquées sur son client « démontr(aient) au contraire que Joël Guerriau (était) négatif à toutes les substances illicites ».

Comme elle l’a expliqué aux enquêteurs, Sandrine Josso se serait sentie mal après avoir pris un verre au domicile parisien du sénateur, âgé de 66 ans, avec qui elle n’entretenait pas de relation intime.

Elle a été « prise de malaises après avoir bu une coupe de champagne », puis elle a aperçu Joël Guerriau « se saisir d’un petit sachet en plastique contenant quelque chose de blanc », et a pu « s’extirper in extremis de ce guet-apens », avait déclaré à l’AFP son avocate Julia Minkowski.

Des prélèvements dans l’organisme de la députée, prise en charge par des soignants mardi soir à l’Assemblée, ont révélé la présence d’ecstasy, d’après le parquet. Des perquisitions ont été menées au bureau du sénateur et à son domicile où les enquêteurs ont retrouvé de l’ecstasy.

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