L’Autriche offre un an de transports publics aux personnes qui se font tatouer un message particulier
AUTRICHE - Une opération promotionnelle marquante. En Autriche, le gouvernement a récemment décidé d’offrir un abonnement d’un an aux transports publics du pays pour les personnes qui acceptent de se faire tatouer « Klimaticket » (billet climatique). Du nom du programme de transport public d’Autriche. Jeudi 24 août dernier, Leonore Gewesseler, députée écologiste et ministre autrichienne du climat, en a notamment fait la promotion lors du festival Frequency qui s’est tenu dans la ville de St Pölten.
Ces dernières semaines, plusieurs festivals ont accueilli un stand de tatouage du ministère du climat autrichien. D’après Euronews, les responsables de la campagne ont affirmé que six personnes, depuis le début de l’été, se sont fait tatouer et ont reçu leur billet gratuit.
Le billet est d’ordinaire vendu à 1 095 euros pour une année et environ 245 000 personnes en possèdent un actuellement en Autriche. Avec ce billet, la quasi-totalité des transports en commun peuvent être empruntés pour seulement 3 euros par jour.
De vives critiques
D’autres motifs de tatouage ont également été proposés aux festivaliers, tous en lien les transports publics, le développement durable et le changement climatique. D’après les responsables de la campagne, une dizaine de personnes par jour se sont fait tatouer ces motifs alternatifs sur le stand des festivals. Cependant, l’offre du gouvernement était limitée aux seules personnes qui se sont fait tatouer « Klimaticket ».
La première apparition du stand éphémère de tatouage a eu lieu il y a six semaines au Electric Love de Salzbourg. Son arrivée avait soulevé les critiques des internautes sur les réseaux sociaux. « Est-ce une action si exemplaire ? Motiver de jeunes adultes à se faire tatouer ? », avait demandé un utilisateur d’Instagram d’après Euronews. Le compte « Klimaticket » avait simplement répondu par « responsabilité personnelle ».
Les politiques se sont aussi emparés du sujet, accusant notamment la députée Leonore Gewessler « d’utiliser la peau des jeunes pour faire la publicité de ses politiques », selon Euronews. Henrike Brandstötter, députée du parti libéral autrichien NEOS, a déclaré le 20 août dernier que « proposer de l’argent aux gens pour qu’ils mettent de la publicité sous leur peau révèle une vision inacceptable de l’humanité de la part d’un ministre du gouvernement ».
Bei fragwürdigen Tattoos, gerne in Feierlaune spontan entstanden, kenne ich mich ganz gut aus. Das Klimaticket-Peckerl ist aber vor allem unwürdig. Geld für Werbung unter der Haut - und das von einer Ministerin- offenbart ein jenseitiges Menschenbild.
— Henrike Brandstötter 🇪🇺🇺🇦 (@brand_rede) August 20, 2023
Une opération positive
La ministre autrichienne du climat a toutefois tenu à se justifier, déclarant à une chaîne de télévision locale que la campagne avait été « menée avec le plus grand soin ». Elle a également précisé que les tatouages se faisaient « uniquement pendant la journée », insinuant que les festivaliers avaient moins de chance d’être sous l’emprise de l’alcool. Enfin, elle a souligné que le tatouage n’était « proposé qu’aux personnes âgées de plus de 18 ans ».
De leur côté, les représentants de la société qui gère le « Klimaticket » ont affirmé à la presse locale que les réactions des festivaliers étaient « extrêmement positives » et que la campagne avait été bien accueillie. Pour le moment, ils ne savent pas si l’offre sera réitérée en 2024.
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