"L’assistanat, ça suffit": une ville du Tarn donne la priorité aux enfants de travailleurs à la cantine
La municipalité justifie cette mesure par l'affluence parfois trop élevée de certains réfectoires et que cette dernière n'a pour l'heure pas eu à être appliquée.
Une décision polémique mais assumée. Depuis la dernière rentrée scolaire, la ville de Mazamet, dans le département du Tarn, a quelque peu durci le règlement intérieur et les conditions d'accès aux cantines des établissements scolaires de la commune. Dorénavant, en cas de forte affluence, les écoliers qui ont leurs deux parents ou un des deux parents qui travaillent seront prioritaires. À l’inverse, les parents au chômage sont appelés à reprendre leurs enfants entre midi et 14 heures.
Dans un Facebook Live diffusé mardi 5 décembre sur le compte officiel de la ville, Olivier Fabre, maire divers droite de Mazamet, justifie cette mesure "qu'on n’a pas eu à appliquer pour le moment." Selon lui, il s'agit d'une mesure pour "se prémunir" et "avoir un règlement qui permette de trancher" en cas d'un trop grand nombre de demandes de repas.
"Il faut bien établir un ordre de priorité. Ce n’est pas une discrimination, c’est juste une priorité qu’on assume", assure-t-il encore, ajoutant que si les parents ont des rendez-vous professionnels ou bien des entretiens d'embauche, "on prendra les élèves sans difficulté" sur présentation d'un justificatif.
"Trop de social tue le social"
Lors de ce même direct sur les réseaux sociaux, l'élu a été apostrophé sur le fait que la cantine offrait, pour certains enfants, le seul repas de la journée. Une interrogation immédiatement balayée par Olivier Fabre.
"J'ai beaucoup de mal avec cette affirmation. Je conçois qu’il y ait des foyers qui ont des fins de mois difficiles, mais je constate aussi qu’en France, en particulier pour ceux qui ne travaillent pas, il y a quand même un certain nombre d’aides qui existent", martèle-t-il.
Ce dernier clôt le sujet par un laïus engagé dénonçant l'assistanat à outrance en France. "L’assistanat, ça suffit, je le redirai autant que nécessaire, il faut responsabiliser un peu les gens. La France est le pays du monde qui fait le plus de social, trop de social tue le social", termine-t-il.
Cette mesure n'est pas le seul point d'achoppement entre le maire et plusieurs parents d'élèves. Depuis la dernière rentrée scolaire, les tarifs des repas en maternelle et primaire ont augmenté de 20%. Une hausse justifiée par l'inflation et le prix des denrées premières utilisées dans les cantines, rapporte France 3 Régions.
Article original publié sur BFMTV.com
VIDÉO - ÉDITO - "En France, un bénéficiaire sur trois ne demande pas les aides sociales auquel il a droit"