L’Assemblée nationale, nouvelle cible des agriculteurs en soutien aux interpellés

Photo prise le 30 janvier sur l’A16 e n direction de Paris.
SAMEER AL-DOUMY / AFP Photo prise le 30 janvier sur l’A16 e n direction de Paris.

POLITIQUE - Ce ne sont plus les élus qui viennent aux agriculteurs, mais les agriculteurs qui viennent aux élus. Véronique Le Floch, présidente de la Coordination rurale, a suggéré ce jeudi 1er février sur RMC/BFMTV aux agriculteurs « qui souhaitent monter sur Paris » de « venir à l’Assemblée nationale » afin que les députés « puissent venir à leur rencontre », alors que le mouvement de colère dans le secteur agricole ne retombe pas.

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« Cet après-midi, étant donné que de nombreux agriculteurs souhaitent monter sur Paris, on leur passe le message : s’ils souhaitent monter sur Paris, qu’ils se dirigent vers l’Assemblée nationale, pour que chacun des députés, chacune des députées et tous les autres sénateurs puissent venir à la rencontre des agriculteurs », a déclaré la représentante du deuxième syndicat agricole représentatif en France derrière l’alliance FNSEA-Jeunes Agriculteurs.

Néanmoins, « ce n’est pas un appel à manifestation », a-t-elle mis en avant. Elle a ajouté « n’avoir pas besoin d’appeler » les agriculteurs à venir à Paris car « ils s’organisent partout pour venir marquer leur soutien aux 91 » personnes interpellées mercredi après une intrusion dans l’enceinte du marché de gros de Rungis.

Dégradations à Rungis contestées

Le marché de Rungis était une des « lignes rouges » fixées par le ministère de l’Intérieur, en dépit d’une clémence affichée et assumée jusqu’alors à l’égard du mouvement agricole. Mais mercredi en fin d’après-midi, des manifestants ont pénétré dans une « zone de stockage » du marché et y ont « commis des dégradations », a déclaré une source policière à l’AFP.

Ce que conteste Véronique Le Floch : « Quand on voit comment ça s’est passé, alors même qu’il n’y aurait pas de dégradations, on considère quand même qu’il y a un traitement qui relève de la provocation », a-t-elle déclaré.

79 personnes étaient toujours en garde à vue ce jeudi matin placées sous ce régime « pour dégradation du bien d’autrui en réunion et participation à un groupement formé en vue de la préparation de dégradations de bien », selon le Parquet de Créteil.

Au petit matin, le calme régnait aux abords du marché, cible « symbolique » des agriculteurs en colère qui ont bloqué depuis mardi plusieurs autoroutes menant à la capitale. À la porte de Chevilly-Larue, qui mène au marché de gros, cinq camions de CRS et deux blindés Centaure de la gendarmerie surveillaient le trafic vers 6h00, a constaté un journaliste de l’AFP.  La circulation était légèrement ralentie à l’entrée du marché, réduite à une voie.

« Le programme, ça va sûrement être repos et retour », a pronostiqué Frédéric Ferrand au téléphone auprès de l’AFP. L’agriculteur avait piloté mercredi un cortège arrivé devant le marché de gros.

Emmanuel Macron doit s’entretenir avant 10H00 avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen au sujet du « futur de l’agriculture européenne », a annoncé l’Élysée, avant un Sommet européen extraordinaire consacré au budget de l’UE et à l’aide à apporter à l’Ukraine. Ce jeudi matin, l’accès au Parlement européen à Bruxelles était bloqué par un millier de tracteurs.

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