L’artiste américaine Faith Ringgold est morte
Une grande figure de combattante du racisme par l'art vient de disparaître : Faith Ringgold s'est éteinte le 13 avril chez elle à Englewood (New Jersey), à l'âge de 93 ans, alors que le musée d'art contemporain de Chicago venait de lui consacrer une rétrospective. Et on dit merci au musée Picasso pour avoir quasiment révélé au grand public l'an dernier la puissance de l'œuvre de cette artiste afro-américaine née à New York, en 1930, qui a grandi à Harlem, et porteuse de tous les combats pour les Noirs et les femmes, dans une variété de pratiques impressionnante.
En pleine période de travaux, le musée lui avait ouvert ses salles et l'on se souvient que les visiteurs d'alors désolés de ne pouvoir accéder au parcours prévu sortaient consolés, voire enchantés, d'avoir découvert l'œuvre de Ringgold, qui fut grandement liée à Paris, d'ailleurs.
Pour Faith Ringgold, tout commence avec American People au début des années 1960, série axée sur les relations entre Blancs et Noirs, marquée par une scène de rue ultra-violente où les regards pleins de frayeur des personnages tétanisés ne vous quittent pas. Die, titre du tableau, est directement inspiré dans sa composition de Guernica, et ce n'est pas le seul lien avec Picasso. The French Collection imagine la vie d'une héroïne afro-américaine débarquant à Paris dans le milieu artistique, visitant le Louvre (Dancing at the Louvre), pique-niquant à Giverny et se retrouvant modèle dans… le studio de Picasso.
Les scènes se dép [...] Lire la suite