L’appli « Rencontre-Ados » supprimée du Google Play Store après des soupçons de pédocriminalité

Le logo de Google, qui a supprimé de son Play Store l’appli « Rencontre-Ados » (image d’illustration)

RÉSEAUX SOCIAUX - Face à la polémique qui entoure l’application controversée « Rencontre-Ados » depuis plusieurs jours, Google a décidé de supprimer le site de son magasin d’applications Play Store ce jeudi 24 août, selon une information de BFMTV confirmée par Le Parisien.

Google a pris cette décision en s’appuyant sur ses conditions générales d’utilisation (CGU), mais ne donne pas plus de précision. Le réseau social qui se décrit comme « le meilleur site de rencontres pour ados » était classé « PEGI-18 » (contenu réservé aux adultes avec de la violence ou du contenu sexuel) dans le Play Store alors que l’application et le site associé ciblent les jeunes de 13 à 25 ans.

Comme l’a remarqué BFMTV, la plateforme créée en 2006 en Belgique est toujours disponible pour ceux qui ont téléchargé « Rencontre-Ados » avant sa suppression. Le site est également toujours accessible. Contactés après l’annonce du géant américain, les gérants de l’application n’ont pas répondu aux médias.

Rien ne permet de contrôler l’âge des utilisateurs

« Rencontre-Ados », qui n’est pas dans l’App Store des téléphones Apple, est sous le feu des critiques depuis plusieurs jours, après des messages d’alerte de parents. Des journalistes du Parisien se sont infiltrés sur la plateforme pour constater d’eux-mêmes les abus et assurent avoir reçu une trentaine de messages en une heure, dont une dizaine à caractère sexuel.

Ce phénomène n’est pas nouveau. En 2019, une journaliste de Libération s’était inscrite sur le réseau et deux ans plus tard, une journaliste du Figaro a tenté l’expérience. Le constat n’a pas changé : aucune vérification de l’âge ni de l’identité n’est requise. Si « les mineurs de plus de 13 ans doivent demander l’autorisation à leurs parents », indique l’appli, rien n’est fait pour contrôler cet accord.

« Depuis l’été [2023], nous avons une loi qui impose aux sites d’obtenir l’autorisation des parents pour que les moins de 15 ans puissent s’inscrire sur ces sites », a rappelé la secrétaire d’État chargée de l’Enfance Charlotte Caubel mardi sur franceinfo. « Nous sommes engagés pour que le décret d’application de cette loi sorte très vite. C’est un formidable levier, car cela impose le contrôle de l’âge de l’ensemble des clients », a-t-elle affirmé.

En parallèle, le ministre délégué au Numérique Jean-Noël Barrot a prévenu que « ceux qui se livrent à ce type de comportements criminels peuvent être retrouvés et condamnés ». Il a également assuré avoir « pris contact avec le site » afin d’« améliorer sa coopération avec les autorités. »

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