L’Année du dragon (Arte) - Mickey Rourke : "Plus d’une fois, j’ai failli craquer devant des corps assassinés"

Le commissaire Stanley White part en croisade. Nommé dans le quartier de Chinatown, à New York, le flic le plus décoré de la ville n’est pas là pour faire de la figuration et toucher des pots-de-vin comme son prédécesseur. Son idée fixe : nettoyer la ville des triades de la mafia chinoise. L’assassinat d’un parrain asiatique sonne le début de son voyage au bout de l’enfer. Cinq ans après l’échec retentissant de son chef-d’oeuvre, La Porte du paradis – le studio United Artists ne s’en relèvera pas –, Michael Cimino adapte librement, avec la complicité d’Oliver Stone au scénario, le roman éponyme de Robert Daley. Pour s’imprégner du quartier (quelques rues de la Grosse Pomme), le cinéaste, qui ambitionne une oeuvre comparable au Parrain, de Coppola, s’y installe : « J’ai vécu à Chinatown pendant un an. Il fallait du temps pour pénétrer la communauté chinoise. »

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FLIC, “UN MÉTIER TERRIBLE”

Si son film essuiera les critiques d’une poignée de journalistes influents, qui le taxeront à la va-vite de raciste, beaucoup d’habitants lui diront qu’ils ont retrouvé la vérité du quartier, leur manière de parler. Pour des raisons pratiques, le tournage, ramassé sur deux mois, se fera en studio. Cimino explique : « Je voulais tourner sous pression pour servir la tension du scénario. » Trois prises max ! Haute tension, devrait-il dire. À l’écriture, Cimino avait déjà son comédien : le méconnu Mickey Rourke, à qui il avait offert une participation dans son précédent opus. Cette fois, il sera son héros. Et le comédien, à 33 ans, de décrocher son premier grand rôle. Rebelle, celui-ci rechigne à l’idée de rencontrer le vrai Stanley White, qui inspira le bouquin : « Je n’aime pas trop la police. » Puis il s’incline. Et prend la claque de sa vie ! « D’abord, on éprouve un sentiment étrange en côtoyant celui dont on prend le nom au cinéma. Ensuite, avec un tel stage, on comprend combien être flic dans ces conditions est un métier terrible. Plus d’une fois, j’ai failli craquer devant des corps assassinés. »

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