Non, l’anglais n’est pas la langue officielle des États-Unis

Aux États-Unis, 78,3 % des habitants de plus de 5 ans parlent l'anglais chez eux.  - Credit:FIORA GARENZI / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Aux États-Unis, 78,3 % des habitants de plus de 5 ans parlent l'anglais chez eux. - Credit:FIORA GARENZI / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

L'anglais est souvent vu comme un instrument de la puissance américaine. Mais beaucoup ignorent qu'il n'est même pas la langue officielle du pays de l'Oncle Sam. D'ailleurs, celui-ci n'en a aucune. Surprenant quand on sait que 78,3 % des habitants de plus de 5 ans parlent l'anglais chez eux, d'après le Bureau du recensement.

Les raisons de ce choix (on non-choix) par les « Framers », les rédacteurs du texte suprême (George Washington, Benjamin Franklin, Thomas Jefferson…), ne sont pas claires. « Parce que les discussions se sont déroulées en secret et qu'on doit se reposer sur les notes informelles de James Madison, il n'est pas évident que des questions autour de la langue soient survenues pendant la convention de Philadelphie » de 1787, écrit James Crawford, directeur de l'ouvrage Language Loyalties (Éd. University of Chicago Press, 1992). « Mais tout porte à croire que les premiers leaders américains voyaient les lois sur la langue comme une sorte de menace contre les libertés civiles. »

Une mosaïque linguistique

En effet, à la fin du XVIIIe siècle, les États-Unis étaient comme aujourd'hui une mosaïque linguistique, façonnée par les vagues successives de colons, leurs esclaves et les peuples amérindiens. L'allemand, le français, l'espagnol, l'irlandais et le hollandais étaient parlés, sans oublier des centaines de langues tribales et des dialectes africains. D'après James Crawford, le « bilinguisme et souvent le trilinguisme » étaient monnaie courante au s [...] Lire la suite