L’ancien vice-président Mike Pence a témoigné devant la justice sur Donald Trump

Il s’agit d’un “tournant” dans l’enquête sur les tentatives de Donald Trump de renverser les résultats de l’élection présidentielle américaine de 2020, remarque CNN. Mike Pence a témoigné à huis clos, jeudi 27 avril, devant un grand jury fédéral sur de potentiels crimes commis par l’ancien chef de l’État.

“Une première”, souligne Axios : jamais, “dans l’ère politique moderne”, un vice-président n’avait témoigné “dans le cadre d’une enquête criminelle sur un président qu’il a côtoyé”.

Donald Trump avait tenté d’empêcher tout témoignage de son ancien vice-président devant ce grand jury, mais une cour d’appel fédérale avait débouté sa requête mercredi.

Mike Pence est considéré comme un “témoin-clé” en raison de sa compréhension des événements qui ont conduit à l’assaut contre le Capitole, le 6 janvier 2021, et “des pressions qu’il a subies pour empêcher la certification de la victoire électorale du président Joe Biden”, explique le média.

“Le refus de M. Pence de suivre [son] plan […] avait rendu furieux M. Trump, qui [l’] avait attaqué en privé et en public”, rappelle le New York Times. Le journal précise ne pas savoir “exactement quel témoignage a livré jeudi M. Pence”, devenu “un rival potentiel de M. Trump” pour l’élection présidentielle de 2024.

Mike Pence avait en effet refusé d’utiliser sa position pour interrompre le décompte des votes électoraux au Congrès le 6 janvier et aider à faire basculer le résultat en faveur des Républicains de la Chambre des représentants, retrace le Washington Post. Ce jour-là, des émeutiers avaient scandé “Pendez Mike Pence !”. Quelqu’un avait apporté une fausse potence qui se trouvait à l’extérieur du Capitole. Et M. Trump avait tweeté que son coéquipier pour 2020 n’avait “pas eu le courage de faire ce qui aurait dû être fait”.

“Vous passerez pour une mauviette”

Mike Pence avait décrit certaines de ses conversations avec Donald Trump dans ses mémoires, So Help Me God (Que Dieu me vienne en aide, paru en 2022), rappelle le quotidien new-yorkais. L’ancien vice-président raconte notamment comment l’ancien président et l’avocat John Eastman ont fait pression sur lui afin qu’il fasse quelque chose qu’il avait clairement dit pas pouvoir et ne pas vouloir faire. Il écrit que le matin du 6 janvier, M. Trump lui a téléphoné pour essayer d’insister à nouveau. “Vous passerez pour une mauviette”, a dit le président au vice-président le mettant en garde au cas où il n’empêcherait pas la certification des résultats. “Si vous faites cela, j’ai fait une grosse erreur il y a cinq ans !”.

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