L’Amazonie a perdu 800 millions d’arbres pour exporter le bœuf brésilien dans le monde

Le travail d’enquête international collaboratif, mené par le Bureau of Investigative Journalism (TBIJ), Repórter Brasil, le consortium de journalistes Forbidden Stories, The Guardian et quinze journaux, commence à être dévoilé. Y sont explorés les liens entre “800 millions d’arbres abattus dans la forêt amazonienne en l’espace de six ans seulement” et “l’appétit du monde pour le bœuf brésilien”, explique le quotidien britannique.

Il y a un an, le journaliste britannique Dom Phillips et l’ethnologue brésilien Bruno Pereira ont été assassinés dans la vallée du Javari, “un des hauts lieux de braconnage, d’exploitation forestière et de pêche illégales, de conflits violents avec les communautés autochtones” et une “route clé pour le trafic de cocaïne” entre le Pérou, la Colombie et le Brésil.

Destruction “systématique”

Le “Projet Bruno et Dom”, une initiative de Forbidden Stories, association née à Paris qui se donne pour mission de continuer le travail de journalistes menacés, emprisonnés ou tués, poursuit l’enquête du spécialiste des peuples indigènes et du journaliste indépendant, “qui a longtemps collaboré au Guardian. Ce volet “montre que l’élevage bovin entraîne une destruction systématique et considérable de la forêt”, explique le quotidien de Londres, qui publie toute une série d’autres articles sur le Projet Bruno et Dom.

Grâce à des images satellite, les enquêteurs ont observé les déplacements de bétail et “calculé la déforestation estimée entre 2017 et 2022, dans des milliers d’élevages situés à proximité de plus de 20 abattoirs”, qui sont tous la propriété des trois multinationales de la viande bovine au Brésil, JBS, Marfrig et Minerva. Ils ont étudié les “zones d’achat” de 22 abattoirs parmi la trentaine en Amazonie qui ont “largement exporté, notamment vers l’Union européenne, le Royaume-Uni et la Chine”, et les ont croisées avec l’état des routes, les fermes qui les entourent et la déforestation.

Contrôles “stricts et honnêtes”

JBS, Marfrig et Minerva contestent les résultats de l’enquête et jurent “appliquer des procédures de contrôle strictes, de manière ouverte et honnête” et “respecter leurs engagements en matière de développement durable”.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :