L’Allemagne serre la vis sur sa politique migratoire

“L’Allemagne va durcir sa politique d’immigration et d’asile avec un objectif primordial : rendre le pays moins attractif” pour les migrants, résume El País.

Après dix-sept heures de négociations entre la coalition au pouvoir, l’opposition conservatrice et les dirigeants des Länder du pays, Olaf Scholz a annoncé mardi matin un train de nouvelles mesures, parmi lesquelles “l’accélération de l’examen des demandes d’asile, la réduction des aides aux demandeurs d’asile et une augmentation des aides fédérales aux Länder et aux communes, qui gèrent l’afflux” de migrants, précise Euronews.

“Les prestations accordées aux réfugiés sont plus généreuses en Allemagne que dans de nombreux autres pays de l’Union européenne”, remarque la Deutsche Welle. Elles seront désormais plus modestes et versées sur une carte de crédit – et non plus en liquide, pour éviter que l’argent ne soit envoyé par les demandeurs d’asile dans leur pays d’origine.

L’État fédéral assumera en outre une plus grande partie du coût financier de l’accueil des migrants, en versant annuellement aux régions 7 500 euros par réfugié.

Le gouvernement s’est également “fixé des objectifs ambitieux pour accélérer les expulsions”, ajoute le Financial Times. “C’est un moment historique”, a déclaré Olaf Scholz, affirmant que “l’immigration clandestine en Allemagne” constituait un “défi d’une importance indéniable”.

Enjeu “existentiel” pour Olaf Scholz

Pour Die Zeit, “l’objectif était de montrer que l’Allemagne est capable de changer sa politique migratoire – sans perdre son visage ‘amical’, comme le qualifiait l’ancienne chancelière Angela Merkel”.

“La nouvelle orientation de Berlin en matière de migration et d’asile contraste avec la politique de porte ouverte lancée par la chrétienne-démocrate Angela Merkel en 2015 lors de la crise des réfugiés”, observe cependant El País. Mais “les temps sont différents”, reconnaît le quotidien madrilène.

“Il y a un parti d’extrême droite (AfD, Alternative pour l’Allemagne) qui a grimpé dans les sondages, remettant en question la politique d’immigration allemande”, et les autorités régionales “font pression depuis des mois sur le gouvernement fédéral pour qu’il réduise la pression provoquée par l’afflux continu [de migrants], qui a surchargé tous les services publics, du logement à l’éducation en passant par la santé”.

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