L’Allemagne, de “locomotive économique” à “lanterne rouge” de l’Europe

“Nous, les perdants.” Ces dernières semaines, la peur d’un déclassement économique de l’Allemagne obsède la presse d’outre-Rhin. “Alors qu’hier encore l’Allemagne faisait figure de locomotive économique, elle est aujourd’hui la lanterne rouge des pays industrialisés, se désole Der Spiegel dans un long dossier sur le sujet. Notre prospérité est menacée et le gouvernement semble désemparé.”

L’hebdomadaire de gauche affiche sur sa une de rentrée un graphique emblématique de l’inquiétude qui s’est emparée de la première économie européenne. On y voit les prévisions de croissance positive de plusieurs pays du Nord, comme l’Espagne, les États-Unis ou même la France.

À l’inverse, le PIB de l’Allemagne, représenté par une flèche rouge descendante, pourrait tomber à – 0,3 % en 2023. “Tous parviennent à faire croître leur économie, commente le journal de Hambourg. Sauf nous.”

Réformes structurelles

Face à ce phénomène, le Spiegel se propose d’étudier “pourquoi l’économie allemande dérape”. Les difficultés de son industrie, affaiblie par l’augmentation des coûts de l’énergie, sont pointées du doigt. Tout comme la dépendance de l’économie allemande aux exportations, le manque de main-d’œuvre qualifiée et les retards dans le domaine du numérique.

Le journal estime que des réformes structurelles sont nécessaires, pour réduire le poids de la bureaucratie, attirer les talents et réussir la transition énergétique. Car la situation est grave : elle serait même “comparable à celle de l’Italie, de l’Espagne ou de la Grèce il y a quinze ans”, selon l’ancien directeur l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale Gabriel Felbermayr.

Mais la coalition d’Olaf Scholz – qui réunit les sociaux-démocrates, les Verts et les libéraux – semble peu décidée à révolutionner le modèle économique actuel. Au début des années 2000, les réformes du marché du travail avaient coûté au chancelier de l’époque, le social-démocrate Gerhard Schröder, sa réélection.

Le gouvernement actuel devrait pourtant passer outre à ce “traumatisme de la réforme, estime l’hebdomadaire : Il est nécessaire de réformer à nouveau pour créer plus d’emplois et inciter les entreprises à réinvestir en Allemagne.”

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