L’Allemagne accueille mal les professionnels étrangers

L’Allemagne manque cruellement de professionnels qualifiés, mais une enquête montre les travailleurs étrangers ne peuvent pas s’attendre à un accueil très chaleureux de la part des salariés et des entreprises allemandes, rapporte Der Spiegel.

Selon certains économistes, pour pouvoir maintenir sa productivité alors que sa population vieillit, le pays devrait accueillir chaque année 1,5 million de travailleurs qualifiés. Un chiffre qui est très loin d’être atteint, souligne le magazine de Hambourg. Car Allemagne souffre d’un déficit persistant d’attractivité auprès de cette population. Et si l’on en croit une enquête conduite auprès de plus d’un millier de salariés pour le compte du cabinet de conseil en ressources humaines Königsteiner, il y a de bonnes raisons à cela.

Selon une personne interrogée sur trois, les professionnels étrangers doivent s’attendre à se trouver “à coup sûr” ou “probablement” en butte à la méfiance et aux préjugés de leur employeur, et à subir des discriminations. Les enquêteurs ont notamment demandé aux sondés d’évaluer dans l’attractivité du pays pour les travailleurs qualifiés. Et le résultat est “décevant”, note Der Spiegel. La moyenne obtenue s’établit à 3,6, une note qui correspond à l’appréciation “tout juste passable”.

Une personne sur deux est d’accord avec l’affirmation selon laquelle l’économie allemande dans son ensemble devrait faire davantage d’efforts pour attirer les immigrants. Mais seulement trois personnes interrogées sur dix “estiment que leur propre entreprise devrait embaucher des professionnels étrangers”, relève l’hebdomadaire.

Parmi les sondés, ils sont pourtant 45 % à estimer que les équipes multiculturelles obtiennent de meilleurs résultats que celles dont les membres sont de même origine parce qu’elles se montrent plus innovantes et plus créatives.

La langue, les lourdeurs administratives et le coût du logement sont également des facteurs qui peuvent expliquer que l’Allemagne “ne passe pas pour un pays de rêve auprès des travailleurs qualifiés titulaires d’un visa de travail”, souligne Der Spiegel.

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