L’agriculture intensive à tout bout de champ

A Trébrivan (Côtes d'Armor), le 7 novembre. Dans la maternité porcine, 1 000 truies donnent naissance à 23 000 porcelets par an.

En France, l’industrialisation agricole s’accélère au mépris de l’emploi et de l’écologie. Des alternatives sont possibles.

Ferme-usine des «1 000 vaches» et bientôt des «250 000 poules» dans la Somme, maternité des «1 000 truies» en Bretagne (lire ci-contre), multiplication des retenues d’eau pour irriguer le maïs dans le Sud-Ouest… Les projecteurs sont braqués sur l’agriculture industrielle, qui se développe à marche forcée dans le monde, mais aussi en France. Inéluctable ?

L’industrialisation de l’agriculture française se développe-t-elle ?

Oui. On reste loin de ce qui se passe aux Etats-Unis, où des élevages concentrent jusqu’à 30 000 bovins. Ou même de ce que font nos voisins (lire page 4). Mais le nombre d’éleveurs de vaches laitières en France a fondu de 58% entre 1993 et 2013, passant de 162 000 producteurs à 67 000, alors que la production de lait progressait de 5% dans le même temps… La fin des quotas en avril 2015 soumettra davantage les agriculteurs à la volatilité des cours du lait et favorisera la spécialisation des exploitations et une augmentation de leur taille. Même si, pour le lait, le troupeau moyen en France reste de 50 vaches. «Il y a aujourd’hui 7 fermes de plus de 250 vaches, mais cela va s’accélérer», prédit Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne. Le deuxième syndicat agricole s’oppose à l’agro-industrie, contrairement au premier, la FNSEA. Outre la dénonciation de «l’aberration économique, sociale, sanitaire et environnementale» de la ferme des «1 000 vaches», la «Conf» se mobilise aussi contre un autre projet de ferme-usine à Monts, près de Tours : un groupement agricole (Gaec) demande l’autorisation de passer à 420 vaches, en plus des 1 200 chèvres déjà sur place. La concentration est donc réelle, qui suit celle des terres agricoles (en 1955, 80% des fermes françaises comptaient moins de 20 hectares, contre 80 hectares en moyenne aujourd’hui). Parallèlement, les empires hexagonaux de l’agrobusiness s’étendent. A l’image (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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A Trébrivan, la ferme des «1 000 truies» se pense irréprochable
«Nous ne défendons pas un modèle agricole unique»