L’Afrique privée d’espoir démocratique

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la Guinée-Equatoriale depuis 1979, se représentait dimanche.

Ce fut un moment de grâce : il y a exactement vingt-deux ans, le 27 avril 1994, se déroulaient les premières élections multiraciales en Afrique du Sud. Tournant définitivement la page de l’apartheid et portant au pouvoir Nelson Mandela, icône planétaire plus adulée qu’une pop star. Les semaines précédentes, le scrutin avait pourtant été émaillé de tueries. Mais le 27 avril, le miracle a bien eu lieu : les longues files devant les bureaux de vote, où Blancs, Noirs, Indiens et Métis se côtoyaient, avaient incarné aux yeux du monde le triomphe de la démocratie. Certes, il y avait bien un coin d’ombre dans ce tableau idyllique d’une Afrique en marche.

Au même moment, un autre pays du continent, le Rwanda, était lui le théâtre du dernier génocide du XXe siècle. Mais au moins, les élections restaient alors des critères de référence. Si on laissait les gens voter, tout était possible, pensait-on. Même détrôner un tyran. Non pas que les «tricheries» n’existaient pas, mais elles résistaient alors mal à l’opprobre du monde entier et stigmatisaient ouvertement comme dictateurs ceux qui s’y adonnaient. Vingt-deux ans plus tard, que reste-t-il de l’espoir incarné par ce 27 avril 1994 sur le continent africain ? L’actuel président sud-africain, Jacob Zuma, bien qu’élu démocratiquement, se retrouve empêtré dans les scandales et n’incarne plus aucun espoir.

Ailleurs, les rêves de printemps africains cèdent désormais la place à une véritable régression autoritaire. Certes des élections ont bien lieu. Les scrutins se succèdent même à un rythme effréné en Afrique depuis le début de l’année. Mais, à chaque fois, ils ne servent qu’à justifier le maintien au pouvoir, et toujours dès le premier tour, d’inamovibles potentats locaux. Au Congo-Brazzaville, à l’issue du scrutin du 20 mars, Denis Sassou-Nguesso, qui cumulait déjà trente-deux ans de règne, s’est proclamé vainqueur en pleine nuit, alors que les élections s’étaient déroulées dans un pays où toutes les communications avaient été (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Venezuela: la justice autorise la première étape vers un référendum contre Maduro
Les gastro-entérites font 219.000 morts et coûtent 64 milliards de dollars par an
Cuba: départ du cardinal Ortega, artisan du rapprochement avec les Etats-Unis
EI: le nombre de combattants étrangers entrant en Irak et en Syrie en forte baisse
Intensification des bombardements en Syrie, 25 morts à Alep