Avec l’affaire Sciences Po, la mise en garde de Braun-Pivet et Larcher sur les universités

 Yaël Braun-Pivet, ici sur Europe 1, le 14 mars 2024.
Europe 1/CNews Yaël Braun-Pivet, ici sur Europe 1, le 14 mars 2024.

POLITIQUE - L’affaire sur les soupçons d’antisémitisme à Sciences Po Paris agite la classe politique ce jeudi 14 mars. La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a ainsi dénoncé « un climat d’antisémitisme qui s’est installé » en France et regretté que les universités puissent devenir « des lieux de militantisme effréné ».

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Les versions divergent concernant les raisons pour lesquelles une étudiante membre de l’union des étudiants juifs de France (UEJF) s’est vue refuser l’entrée dans un amphithéâtre de la prestigieuse école parisienne, mardi matin, à l’occasion d’une « journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine » qui a bloqué la tenue d’un cours magistral.

Selon la direction de Sciences Po, une étudiante de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a « été empêchée d’accéder à l’amphithéâtre » où se tenait l’action. « Des propos accusatoires ont été prononcés (à la tribune, NLDR) à l’encontre » de l’association étudiante, a-t-elle ajouté sur X.

L’UEJF a dénoncé des propos antisémites à l’égard de cette étudiante, ce qui a conduit le gouvernement à saisir mercredi le procureur. Ces accusations ont été réfutées par le comité Palestine de Sciences Po.

Gérard Larche dénonce le « wokisme »

« C’est inacceptable, c’est intolérable, les universités, les grandes écoles sont des lieux d’apprentissage », a commenté jeudi matin la présidente de l’Assemblée sur Europe1/Cnews. « On transforme ces lieux en lieux de militantisme effréné », déplore Yaël Braun-Pivet.

Elle a également critiqué le fait que plusieurs manifestants pro-Palestine aient eu le visage couvert. « Il n’est pas acceptable (...) de faire ces actes de racisme, d’antisémitisme où que ce soit dans la société, mais encore plus dans une université », a-t-elle insisté, dénonçant ceux qui se servent de l’actuel conflit entre Israël et le Hamas comme « prétexte pour cibler une partie de la population ».

« Sciences Po ne peut pas devenir un bunker islamo-gauchiste », a renchéri sur France 2 son homologue au Sénat Gérard Larcher. « L’université, une grande école, ça doit être un lieu de débats, ça doit être un lieu d’expression, de libre opinion », a-t-il argumenté, dénonçant le « wokisme », « une idéologie qui est en train de prendre en main une partie de l’université » selon lui.

Ce terme anglais emprunté aux luttes afro-américaines, dont la signification est « être éveillé » aux injustices sociales, a été récupéré par des personnalités politiques et des mouvements conservateurs comme un terme péjoratif pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un excès de militantisme à l’égard des revendications de minorités et des injustices sociales et climatiques.

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