L’ADN ancien révèle la généalogie d’un village d’agriculteurs du Néolithique

Non seulement c'est la première fois que l'on peut établir des liens de filiation entre autant de personnes pour la période préhistorique, mais la paléogénétique montre ici qu'elle peut aussi mettre en lumière des schémas d'organisation sociale.

Pour reconstituer son arbre généalogique, on a aujourd’hui facilement accès à de nombreux documents (actes de naissance, de décès, certificats de mariage…), alors que pour établir des filiations entre individus au Néolithique, les archéologues ne disposent que de très peu d’indices. Mais désormais, grâce à la paléogénétique (l’analyse de l’ADN ancien), il est possible de retisser des liens qui passeraient autrement inaperçus.

Les liens familiaux d’agriculteurs d'il y a 7.000 ans dans ce qui n’était pas encore la France

Comme ils viennent de l’annoncer dans la revue Nature, c’est précisément ce à quoi sont parvenus les chercheurs de l’université de Bordeaux et les généticiens de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutionnaire de Leipzig en identifiant deux arbres familiaux parmi les défunts d'une importante nécropole néolithique française, celle de Gurgy "Les Noisats", dans le Bassin Parisien. Un véritable tour de force car, avec sept générations représentées, ces deux arbres sont non seulement les deux plus vastes établis à partir de l'ADN ancien, mais ils révèlent des structures sociales élaborées, basées sur des lignées paternelles et sur l’exogamie féminine (c'est-à-dire des unions avec des femmes venues d'ailleurs).

Ce schéma a permis à cette communauté agricole de vivre dans de bonnes conditions, avec un fort taux de fécondité, même si en définitive elle n’est restée que peu de temps sur ce site, certainement parce qu’elle ne maîtrisait pas encore une agriculture durable. C’est la première fois que l’on peut se représenter de manière aussi concrète les liens familiaux et les schémas sociaux assurant la prospérité d’un groupe d’agriculteurs il y a 7.000 ans dans ce qui n’était pas encore la France.

Une nécropole du Néolithique avec 128 sépultures

Le site de Gurgy "les Noisats", près d’Auxerre, est une nécropole du Néolithique moyen daté de 4850-4500 avant notre ère. Il contient 128 sépultures et a ceci de particulier qu’il abrite des hommes, des femmes et d[...]

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