L’adieu au “roi” Artur Jorge, ancien entraîneur du PSG et érudit du football portugais

“Un autre roi qui s’en va”, titre vendredi 23 février, au Portugal, le quotidien sportif A Bola, qui consacre presque toute sa une à la mort d’Artur Jorge, dont la photo en noir et blanc – sur laquelle, observateur, il porte son brassard d’entraîneur et sa célèbre moustache – résume l’homme qu’il était : discret, introverti, cultivé, attachant. Une personnalité rare dans le milieu du football, comme le soulignent tous les hommages de la presse portugaise au “roi Artur”.

Avant de devenir un entraîneur mythique, le natif de Porto s’est révélé comme joueur en terminant deuxième du championnat portugais en 1967 avec l’Académica de Coimbra, le meilleur classement de l’histoire du club, au sein duquel il avait été l’instigateur d’un mouvement de contestation contre la dictature d’António de Oliveira Salazar. Mais c’est avec le Benfica Lisbonne que l’attaquant connaîtra la gloire, en étant notamment champion quatre fois et sacré meilleur buteur deux fois, au côté de la légende Eusebio.

À l’issue de sa brillante carrière de joueur, durant laquelle il fut appelé à seize reprises en sélection portugaise, Artur Jorge entame sa carrière d’entraîneur. Au cours de son passage à Portimão, il publie, en 1983, un recueil de poèmes (Vértice da água, inédit en français), qui lui vaudra une image de poète dans les gradins parfois persifleurs du football. Avec le FC Porto, il remporte en 1987 son titre majeur, la Ligue des champions (à l’époque appelée “Coupe d’Europe des clubs champions”), avant de gagner le championnat de France à la tête du Paris Saint-Germain des années Canal + en 1994.

“Conscience sociale”

Dans ses pages, le journal A Bola rend surtout hommage à l’homme qu’il était, un intellectuel de gauche, amateur de jazz et collectionneur d’art, bref un homme “intelligent, cultivé, intéressé par les gens et le monde, […] doté d’une conscience sociale qui l’a toujours guidé” :

“L’art, la littérature, la musique et la famille constituaient l’essentiel de sa vie. Et il y avait le football, bien sûr […]. Mais, jusqu’à sa mort, il n’a jamais laissé le football le priver de l’autre côté de la vie.”

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