L’accord de la SNCF pour empêcher la grève revient sur la réforme des retraites et met l’exécutif en difficulté

Prisca Thevenot, ici le 3 avril 2023, peine à commenter l’accord signé à la SNCF qui revient en grande partie sur la réforme des retraites pour éviter une grève.
LUDOVIC MARIN / AFP Prisca Thevenot, ici le 3 avril 2023, peine à commenter l’accord signé à la SNCF qui revient en grande partie sur la réforme des retraites pour éviter une grève.

POLITIQUE - Elle l’assure, « cet accord respecte l’esprit de la réforme des retraites ». Lors du compte rendu hebdomadaire du Conseil des ministres, ce mercredi 24 avril, la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, a été interrogée sur un récent accord signé par la SNCF. Celui-ci atténue une partie de la réforme des retraites, texte clé du début du second mandat d’Emmanuel Macron.

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Cet accord sur la fin de carrière des cheminots signé lundi 22 avril entre les syndicats représentatifs et la direction de la SNCF permet d’éloigner la menace d’une nouvelle grève lors des ponts de mai. « Depuis la mise en place en 2008 du dernier accord en la matière, trois réformes des retraites sont entrées en vigueur et ont impacté l’âge de départ légal des salariés », a rappelé l’entreprise qui acte une « véritable avancée » pour ses salariés. L’accord permet de « compenser en partie les effets néfastes de la réforme des retraites », s’est félicité le syndicat Sud-Rail.

Pas facile, donc, pour le gouvernement d’y souscrire à 100 %. Pour le faire, Prisca Thevenot qui dit ne pas avoir tous « les détails de cet accord » s’appuie sur l’argument de la pénibilité. « C’est un accord de fin de gestion de carrière pour les carrières pénibles, donc cela respecte l’esprit de la loi », a-t-elle tenté de justifier.

Retraite anticipée en cas de pénibilité avérée

L’accord prévoit une amélioration du dispositif de retraite anticipée, en particulier pour les cheminots ayant occupé des postes à la pénibilité avérée. Les conducteurs, par exemple, pourront entamer une « cessation anticipée d’activité » 30 mois avant leur retraite avec 15 mois travaillés rémunérés à 100% et 15 mois non travaillés rémunérés à 75%. Pour les contrôleurs, le dispositif sera encore plus avantageux avec une cessation d’activité s’étalant sur 36 mois dont 18 mois non travaillés rémunérés à 75%.

Les adhérents de Sud-Rail se sont massivement prononcés en faveur d’une signature. En conséquence, la direction du syndicat a décidé de ne pas appeler à la grève au mois de mai, comme elle menaçait de le faire après le premier coup de semonce de la grève des contrôleurs en plein week-end de vacances scolaires au mois de février.

D’autres dispositions dans l’accord sont prévues sur le temps partiel de fin de carrière, rémunéré 10% de plus que le temps réellement effectué. La direction a également proposé la création d’un échelon d’ancienneté supplémentaire pour améliorer la rémunération des cheminots en fin de carrière.

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