L’abandon de poste ne donne plus droit au chômage

Cette présomption de démission ne s'applique pas dans les cas où le salarié fait valoir des raisons médicales, l'exercice du droit de retrait ou du droit de grève, le refus d'exécuter une instruction contraire à une réglementation ou une modification de son contrat de travail à l'initiative de l'employeur. (Image d'illustration)  - Credit:REA / Come SITTLER/REA

Un salarié qui abandonne son poste de travail et ne l'a pas repris deux semaines après une mise en demeure sera désormais, sauf exception, présumé démissionnaire, ce qui le privera de l'assurance-chômage, selon un décret paru mardi au Journal officiel. Ce décret vient mettre en œuvre une disposition de la loi assurance-chômage votée fin 2022.

Jusqu'à présent, ces salariés qui ne venaient plus travailler sans justification finissaient en général par être licenciés pour faute par leur employeur. Ils pouvaient alors toucher l'assurance-chômage. Désormais, le salarié qui a abandonné son poste et ne l'a pas repris 15 jours après avoir été mis en demeure de le faire est présumé démissionnaire.

Cette présomption de démission ne s'applique pas dans les cas où le salarié fait valoir des raisons médicales, l'exercice du droit de retrait ou du droit de grève, le refus d'exécuter une instruction contraire à une réglementation ou une modification de son contrat de travail à l'initiative de l'employeur.

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Selon une étude publiée en février par la Dares, le service statistique du ministère du Travail, les abandons de poste étaient au premier semestre 2022 le premier motif (71 %) de licenciement pour faute grave ou lourde devant les autres causes disciplinaires (27 %).

« Cela représente 123 000 salariés, dont 116 000 en CDI », selon la Dares. Dans les trois mois suivant l'abandon de leur CDI, 55 % des person [...] Lire la suite