L’état de santé de Salman Rushdie s’améliore, son agresseur plaide « non coupable »

L’auteur britannique des « Versets sataniques », Salman Rushdie, sur le plateau de Canal+ en 2012.
KENZO TRIBOUILLARD / AFP L’auteur britannique des « Versets sataniques », Salman Rushdie, sur le plateau de Canal+ en 2012.

KENZO TRIBOUILLARD / AFP

L’auteur britannique des « Versets sataniques », Salman Rushdie, sur le plateau de Canal+ en 2012.

SALMAN RUSHDIE - Premières nouvelles rassurantes sur l’état de santé de l’écrivain britannique, Salman Rushdie, poignardé le vendredi 12 août lors d’une conférence organisée à Chautauqua dans l’ouest de l’État de New York par un Américain de 24 ans d’origine libanaise, inculpé pour tentative de meurtre. « Salman Rushdie a été débranché du respirateur et parle ! », a écrit samedi soir sur Twitter Michael Hill, le président de l’institution Chautauqua, où l’attaque a eu lieu.

Un collègue de Salman Rushdie, Aatish Taseer, a lui expliqué dans la soirée qu’il « parlait » et « plaisantait ». Une information confirmée à l’agence de presse américaine, Associated Press, par l’agent de l’écrivain britannique, Andrew Wylie, sans plus de détails.

Vendredi, ce dernier avait expliqué que Salman Rushdie allait « probablement perdre un œil » et que « les nerfs de son bras avaient été sectionnés » lors de la « dizaine » de coups de couteau reçus sur scène, notamment dans le cou ou l’abdomen. L’auteur est hospitalisé dans un hôpital d’Érié, en Pennsylvanie, au bord du lac qui sépare les États-Unis du Canada.

L’UPMC Hamot Surgery Center d’Erie, où Salman Rushdie est hospitalisé en Pennsylvanie, photographié le 13 août 2022.
JORGE UZON / AFP L’UPMC Hamot Surgery Center d’Erie, où Salman Rushdie est hospitalisé en Pennsylvanie, photographié le 13 août 2022.

JORGE UZON / AFP

L’UPMC Hamot Surgery Center d’Erie, où Salman Rushdie est hospitalisé en Pennsylvanie, photographié le 13 août 2022.

Son assaillant, Hadi Matar, a été présenté vendredi à un juge de l’État de New York devant lequel son avocat, Nathaniel Barone, a plaidé « non coupable » de « tentative de meurtre ». L’accusé n’a pas dit un mot, selon le New York Times et des médias locaux présents à l’audience. Au tribunal, les procureurs ont déclaré que l’attaque contre l’auteur était « préméditée et ciblée ». Sa prochaine comparution devant le tribunal est prévue le vendredi 19 août à 15 heures.

Dans le sud du Liban, Ali Qassem Tahfa, le chef du village de Yaroun, a indiqué à l’Agence France-Presse que Hadi Matar était « d’origine libanaise ». Le jeune homme « est né et a grandi aux États-Unis. Sa mère et son père sont de Yaroun », a-t-il assuré sans commenter l’attaque. Il vivait à Fairview dans l’État voisin du New Jersey.

Le suspect « avait une carte d’accès au lieu » de la conférence et « un faux permis de conduire, utilisant le nom d’un chef du Hezbollah », Imad Mughniyah, selon les informations du Telegraph et de plusieurs autres médias américains.

Imad Mughniyah est un ancien commandant et co-fondateur du bras armé du Hezbollah, tué dans l’explosion d’une voiture piégée en 2008 à Damas en Syrie. Il était recherché par Interpol et les États-Unis pour une série d’attentats et d’enlèvements. Mis en cause par le Hezbollah, Israël a démenti être à l’origine de son assassinat.

Des images de soutien aux figures du régime en Iran sont également mises en ligne sur ses réseaux sociaux, notamment l’ayatollah Khomeini, mort à Téhéran en 1989 mais auteur de la fatwa contre Salman Rushdie.

Menacé de mort depuis une « fatwa » de l’Iran de 1989, un an après la publication des « Versets sataniques », Salman Rushdie avait longtemps été contraint de vivre dans la clandestinité et sous protection policière, allant de cache en cache. Beaucoup de traducteurs de son livre ont été blessés par des attaques, voire tués, comme le Japonais Hitoshi Igarashi, victime de plusieurs coups de poignard en 1991.

Vivant à New York depuis 20 ans, il avait repris une vie à peu près normale tout en continuant de défendre, dans ses livres, la satire et l’irrévérence. Coïncidence, le magazine allemand Stern l’a interviewé il y a quelques jours, avant l’attaque : « Depuis que je vis aux États-Unis, je n’ai plus de problème (...) Ma vie est de nouveau normale », assure l’écrivain, dans cet entretien à paraître in extenso le 18 août, en se disant « optimiste » malgré « les menaces de mort quotidiennes ».

L’attentat a provoqué une onde de choc, surtout dans les pays occidentaux : le président américain Joe Biden a condamné « une attaque brutale » et rendu hommage à Salman Rushdie pour son « refus d’être intimidé et réduit au silence ». « Son combat est le nôtre, universel », avait lancé vendredi le président Emmanuel Macron, tandis que le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’était déclaré « horrifié ».

À voir également sur Le HuffPost : Des femmes manifestent à Kaboul en Afghanistan, des talibans les dispersent violemment

Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.

Lire aussi