L’État indien de Goa submergé par les nomades numériques

C’est la face obscure du nomadisme numérique qu’expérimente Goa. Cet État indien qui donne sur la mer d’Arabie, “connu pour ses plages idylliques, son mode de vie décontracté et son héritage colonial portugais”, comme le décrit Rest of the World, est confronté à un afflux de travailleurs à distance qui entraîne des tensions avec les locaux.

Tout commence en 2020, au moment où la pandémie de Covid-19 et les politiques de confinement se multiplient à travers le monde et notamment en Inde. Pour réduire leurs coûts, de nombreuses entreprises choisissent alors de quitter les grands pôles technologiques pour des zones moins en vue. Et Goa avait tout pour plaire, avec en particulier une météo clémente tout au long de l’année.

Les start-up et les nomades numériques affluent alors. Dans le village de Moira, “en l’espace de trois ans, plusieurs restaurants, locations Airbnb et hôtels ont ouvert leurs portes”. Des espaces de coworking sortent aussi de terre pour répondre à la demande d’une population d’un genre nouveau qui transforme le tissu économique local.

Un taux de chômage élevé

Le secteur technologique est devenu l’un des principaux pourvoyeurs d’emploi de Goa. “Les start-up Internet figurent parmi les secteurs à la croissance la plus rapide, avec 31 % d’emplois supplémentaires au cours des deux dernières années”, rapporte le site américain. Les pouvoirs publics ont même annoncé l’ouverture prochaine d’un “parc technologique” pouvant accueillir 200 start-up, en plus des 400 déjà enregistrées.

Or l’arrivée de travailleurs de la tech, aux revenus plus importants, a fait grimper le coût de la vie. Les loyers ont augmenté. Vaibhav Chhabra, fondateur de Maker’s Asylum, qui s’est installé dans la région en 2020, explique à Rest of the World qu’il paie aujourd’hui le double de ce dont il s’acquittait lorsqu’il s’est installé. Une tendance qui se répercute sur les habitants.

“La population locale doit faire face à la montée en flèche des prix, alimentée par les salaires des expatriés qui éclipsent les siens”, ajoute le média. Alors que le revenu mensuel moyen dans l’État s’élève à 20 000 roupies (225 euros), il n’est pas rare de voir des loyers dépasser les 60 000 roupies mensuelles (675 euros).

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