L’Église mormone paie 5 millions de dollars pour avoir berné le gendarme de la Bourse

L’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, connue sous le nom d’Église mormone, a menti sur le montant réel de ses investissements à la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la Bourse américaine. L’Église et son bras financier, Ensign Peak Advisors, ont “dissimulé l’ampleur de [leurs] investissements – considérables – en créant notamment des sociétés écrans enregistrées sous de fausses adresses”, informe le Washington Post. Et les mormons, pour éviter les poursuites, ont convenu de payer 5 millions de dollars d’amende.

Dans un communiqué publié le 21 février, la SEC faisait état de poursuites à l’encontre de l’Église et de son gestionnaire financier pour “manquement aux obligations de transparence”, “défaut d’information et déclarations inexactes” visant à dissimuler la valeur du portefeuille d’investissement. Lequel “s’est accru pour atteindre environ 32 milliards de dollars en 2018”. Les deux entités ont consenti à payer respectivement 1 et 4 millions de dollars de pénalités pour l’abandon des poursuites.

Lanceur d’alerte

Pour contourner ses obligations, Ensign Peak aurait créé 13 sociétés écrans, disséminées à travers le pays, pour diviser artificiellement ses investissements. Ces coquilles vides n’avaient d’autre prérogative que de “recevoir du courrier”, précise le Washington Post.

Ces révélations font suite aux informations fournies en 2019 par un lanceur d’alerte, ancien responsable chez Ensign Peak. David A. Nielsen avait à l’époque affirmé que l’Église, qui a son siège à Salt Lake City, dans l’Utah, bénéficiait d’un portefeuille encore plus important. “Il estimait que l’organisation cumulait 100 milliards de dollars de fonds non utilisés à des fins caritatives, ce qui constituait une violation des règles fiscales. Les fidèles mormons sont invités à verser 10 % de leurs revenus à l’Église, or selon Nielsen une part importante de ces sommes est confiée aux investisseurs d’Ensign Peak.”

Interrogé par le quotidien, un ancien employé de la SEC s’étonne quant à lui du faible montant de l’amende. “Les régulateurs manifestent un respect institutionnel pour l’Église. […] Si cela avait été une organisation [non religieuse], la sanction monétaire aurait été nettement plus lourde.”

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