« L’école française s’est transformée en une grande garderie »

Lisa Kamen-Hirsig, enseignante en primaire, estime que les profs sont encouragés à faire de l’animation, « comme des moniteurs de colonie ».  - Credit:Samuel Kirszenbaum
Lisa Kamen-Hirsig, enseignante en primaire, estime que les profs sont encouragés à faire de l’animation, « comme des moniteurs de colonie ». - Credit:Samuel Kirszenbaum

Mais que se passe-t-il dans nos écoles ? Dans La Grande Garderie *, Lisa Kamen-Hirsig décrit un système éducatif qui ne remplirait plus sa fonction première : l'instruction des enfants. Selon cette enseignante en classe de CM2, qui exerce dans un établissement scolaire privé sous contrat, les profs sont bien davantage encouragés à faire de l'animation – « comme dans les colonies » – et à farcir la tête des enfants à coups de grands principes républicains.

Entretien avec cette maîtresse de sensibilité libérale, également chroniqueuse au Point.

Le Point : Comment réagissez-vous à l'interdiction de l'abaya par le ministre de l'Éducation nationale ?

Lisa Kamen-Hirsig : Je suis assez partagée. D'un côté, je suis pour la liberté des établissements scolaires d'établir leur propre règlement intérieur, je considère qu'il est de leur ressort d'accepter ou de refuser un élève au motif de sa tenue vestimentaire. De l'autre, je constate que les chefs d'établissement réclament une clarification de l'État, car ils ont souvent l'impression de manquer d'autorité. Cela étant dit, l'État ne fait que casser le thermomètre en interdisant ce vêtement. L'abaya traduit une certaine sensibilité des jeunes Français de confession musulmane à des thèses islamistes et à un islam politique de plus en plus puissant. Ce n'est pas ainsi qu'il fera reculer l'islamisation de la société.

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