L'évacuation des derniers rebelles syriens de Homs est en cours

HOMS, Syrie (Reuters) - Des rebelles syriens ont commencé à évacuer samedi le dernier secteur de la ville de Homs qui était encore tenu par les insurgés. Plusieurs autocars transportant des combattants rebelles et leurs familles, femmes et enfants, ont quitté Al Waer. Des dizaines d'autres devaient suivre pour évacuer au total quelque 3.000 personnes. L'accord d'évacuation d'Al Waer est l'un des plus importants du genre conclus entre le régime et les forces de l'opposition depuis le début du conflit il y a six ans. Comme nombre d'accords similaires ces derniers mois, il tend à rendre au gouvernement syrien le contrôle de parties de l'ouest du pays longtemps aux mains de l'opposition mais qui étaient assiégées par l'armée syrienne et ses alliés. L'accord d'Al Waer, soutenu par la Russie, le grand allié du président Bachar al Assad, a commencé à être mis en application au mois de mars. Plusieurs milliers de personnes ont quitté les lieux en plusieurs vagues. Une fois l'accord exécuté, 20.000 personnes auront quitté le secteur, selon des chiffres communiqués par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée à Londres qui s'appuie sur un vaste réseau d'informateurs sur le terrain. La plupart des rebelles quittant Homs devraient gagner la province d'Idlib, au nord, ou la ville de Djarablous, près de la frontière turque, ont précisé des médias syriens. Certains resteront à Al Waer et remettront leurs armes à l'armée syrienne et à ses alliés. LA RUSSIE, GARANTE DE L'ACCORD Un responsable russe qui participe à la mise en oeuvre de l'accord a dit à la presse que la police militaire russe aiderait à mettre en place la transition. "La Russie a un rôle de garant de cet accord. La police militaire russe restera et exécutera des missions à l'intérieur du secteur", a déclaré Sergueï Droujine par l'intermédiaire d'un interprète. Ces accords d'évacuation, qui ont également été mis en place dans des secteurs assiégés autour de Damas et à Alep à la fin de l'an dernier, sont appelés accords de réconciliation par le gouvernement syrien qui y voit le moyen de rétablir les services et l'ordre publics. L'opposition les critique car, pour elle, ils équivalent à des déplacements forcés d'opposants à Bachar al Assad hors des principaux centres urbains de la Syrie, souvent après des années de siège et de bombardements. A Damas, plus de 2.500 personnes dont un millier de combattants rebelles ont été évacuées samedi du quartier de Barzeh, a rapporté la télévision d'Etat. Le gouvernement syrien, soutenu militairement par Moscou depuis septembre 2015 et, dès les premiers temps de la guerre en mars 2011 par des milices appuyées par l'Iran, a négocié ces accords en position de force et a ainsi ramené de grands secteurs urbains de l'ouest du pays sous son contrôle. Les rebelles occupent encore quelques poches autour de Damas et dans le Sud, ainsi que la quasi-totalité de la province d'Idlib. Le groupe Etat islamique, combattu à la fois par l'armée syrienne, les rebelles et par la coalition internationale menée par les Etats-Unis, contrôle pour sa part de vastes territoires dans l'est de la Syrie. (Marwan Makdesi, avec John Davison à Beyrouth, Henri-Pierre André et Danielle Rouquié pour le service français, édité par Gilles Trequesser)