L'État financera à hauteur de 30 à 50% les médicobus pour lutter contre les déserts médicaux

Jusqu'à la moitié des médicobus seront financés par l'État. Selon un plan présenté jeudi par Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, il financera "de 30 à 50%" de la centaine de ces cabinets médicaux itinérants qu'il ambitionne de mettre à terme sur les routes de France,

Les médicobus, d'un coût de 100.000 à 400.000 euros selon les modèles, s'inscrivent dans les efforts gouvernementaux de lutte contre la désertification médicale, l'une des grandes préoccupations actuelles des Français selon les enquêtes d'opinion.

L'objectif de 100 médicobus d'ici la fin 2024 avait été annoncé par Élisabeth Borne à la mi-juin, dans un ensemble de mesures visant au retour des services publics en milieu rural.

Une dizaine de médicobus existants

Au total, tous financeurs confondus, le déploiement d'une centaine de médicobus avec au moins un généraliste à bord reviendra à 20 millions d'euros, selon les chiffres fournis vendredi par le cabinet de la ministre.

Aujourd'hui, il existe déjà une dizaine de médicobus, et huit sont en projet, dans des départements comme l'Orne, la Manche, la Lozère ou en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Le gouvernement souhaite qu'une trentaine de nouveaux bus puissent être déployés d'ici le premier trimestre 2024, avec une accélération de l'effort ensuite pour arriver à 70 d'ici la fin 2024.

Le ministère apporte peu de précisions sur l'origine des médecins qui embarqueront dans ces médicobus. "Mais seules les structures composées de professionnels de santé locaux pourront répondre à l'appel à projet", a-t-il souligné.

Des aides pour l'embauche d'assistants médicaux

Les mesures contre la désertification médicale détaillées jeudi comprennent également des coups de pouce supplémentaires au développement des assistants médicaux, qui peuvent décharger les médecins de tâches administratives et d'accueil des patients, et libérer ainsi du temps de consultation.

Le président de la République a annoncé en janvier un objectif de 10.000 assistants médicaux d'ici la fin 2024, contre environ 4000 aujourd'hui.

L'Assurance maladie, les agences régionales de santé et Pôle emploi vont lancer des actions de communication pour mieux faire connaître le métier aux médecins et aux publics susceptibles de faire ces métiers, et accélérer ainsi les recrutements.

L'Assurance maladie prévoit déjà des aides très importantes pour les médecins embauchant des assistants médicaux, allant jusqu'à 36.000 euros la première année d'emploi, et 21.000 euros par an à partir de la troisième année.

Des "rustines" pour un député LR

Après les annonces du ministère, le député de l'Isère et cardiologue Yannick Neuder (LR) a critiqué dans un communiqué des "rustines qui ne remettent pas en question les défaillances structurelles du système de santé".

Yannick Neuder propose de son côté de rendre plus ouvert l'accès aux études de médecine, par l'instauration en première année d'un examen plutôt que d'un concours, et par la facilitation de l'accès des paramédicaux à ces études.

Il propose également de maximiser la création de centres de soins non programmés, qui peuvent soulager les urgences hospitalières, et de développer l'accès à la télémédecine.

Article original publié sur BFMTV.com