L'épidémiologiste Dominique Costagliola sur le Covid-19 : "On recule pour sauter encore plus mal"

Peut-on encore éviter un ­reconfinement total?
Je n'en suis pas sûre. On ne connaît pas encore l'impact des couvre-feux. L'exemple de la Guyane, où les conditions de vie sont différentes, n'est pas forcément transposable à la métropole. Ces mesures peuvent jouer un rôle dans la réduction du nombre de contacts. La concomitance avec la fermeture des écoles, dont on a négligé le fait qu'elles puissent être une source de contamination, peut aussi se révéler favorable. Mais si au lieu de se voir à 20 heures, on se voit à 18 heures, cela ne servira à rien.

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À quoi doit-on s'attendre dans les prochaines semaines?
Ces mesures n'auront un effet sur les cas diagnostiqués qu'au bout d'une semaine à dix jours après l'infection. Il faut autant de temps pour voir un impact sur les hospitalisations et quelques jours encore pour les admissions en ­réanimation. On peut penser qu'il n'y aura presque aucun changement positif en novembre, au mieux une baisse des nouveaux diagnostics. On va être en tension partout en France.

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La conférence de presse du Premier ministre, le 15 ­septembre, où rien n'a été ­annoncé, a été une occasion ­perdue

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A-t-on perdu la course contre le virus?
Les décisions ont été trop ­tardives. La conférence de presse du Premier ministre, le 15 ­septembre, où rien n'a été ­annoncé, a été une occasion ­perdue. On pouvait agir. On n'a pas découvert qu'il ferait froid en ­octobr...


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