L'énergie solaire frappée au portefeuille

Installation d'un parc solaire près d'Avignon, en 2011. Les centrales photovoltaïques mises en service après cette année ne devraient pas être concernées par la renégociation des tarifs d'achat.
Installation d'un parc solaire près d'Avignon, en 2011. Les centrales photovoltaïques mises en service après cette année ne devraient pas être concernées par la renégociation des tarifs d'achat.

La menace se rapproche, et les acteurs de l'énergie solaire font leurs comptes. Dans quelques jours, le gouvernement entend faire voter un amendement au projet de loi de finances qui pourrait fragiliser une partie de la filière. C'est en tout cas ce que craignent les professionnels du photovoltaïque : cet amendement vise à réduire le prix auquel ils vendent leur électricité, alors que ce tarif était censé être garanti pour vingt ans. Du côté du gouvernement, on invoque l'intérêt général, ces tarifs étant à ses yeux exagérés ; du côté de la filière, on peste contre l'irrespect de la parole donnée. « Il est inacceptable de remettre en cause ce qui a été accepté il y a dix ans », dit Nicolas Wolff, vice-président de Boralex, une grosse société canadienne d'énergies vertes.

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Il y a une dizaine d'années, pour soutenir l'essor des énergies renouvelables, le gouvernement instaure un système de tarif de rachat garanti de l'électricité produite par le vent, mais aussi par le soleil. Les panneaux photovoltaïques sont alors très coûteux, et les professionnels ont besoin d'assurance pour investir des sommes importantes. « Les panneaux valaient dix fois plus cher qu'aujourd'hui », explique Nicolas Wolff. Les professionnels établissent donc leur plan en intégrant l'ensemble de ces coûts pour vingt ans, qui est la durée de vie des panneaux, et en tablant sur un prix de vente de l'électricité fixé à l'avance. Il est alors d'environ 300 [...] Lire la suite