Législatives : les Thaïlandais rejettent massivement les militaires au pouvoir

Pita Limjaroenrat a estimé que son mouvement allait obtenir 160 sièges, un score surprise qui « ferme la porte » à l'hypothèse d'un gouvernement pro-armée minoritaire.  - Credit:JACK TAYLOR / AFP
Pita Limjaroenrat a estimé que son mouvement allait obtenir 160 sièges, un score surprise qui « ferme la porte » à l'hypothèse d'un gouvernement pro-armée minoritaire. - Credit:JACK TAYLOR / AFP

Les Thaïlandais ont infligé une sévère défaite aux militaires au pouvoir depuis presque une décennie, lors des élections législatives de dimanche qui ont propulsé en tête les deux partis d'opposition prodémocratie, prêts à négocier pour former une coalition gouvernementale. Le parti Move Forward (« Aller de l'avant »), dont le discours progressiste fait écho aux manifestations massives de 2020 qui réclamaient une refonte en profondeur de la monarchie, est bien lancé pour devenir la principale force au prochain Parlement.

Mais, de la réforme de la loi sévère sur le crime de lèse-majesté à la fin de la conscription obligatoire, son programme jugé radical peut créer de nouvelles tensions avec l'élite militaro-royaliste qui conserve de l'influence au sein des institutions. Dans un royaume où les interventions de l'armée et de la justice ont souvent perturbé le processus démocratique, les observateurs craignent un scénario qui limiterait l'alternance attendue, au profit des militaires.

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