Législatives: réunion entre les chefs des partis de gauche pour "poser les bases d'un nouveau front populaire"

Les tractations débutent et s'annoncent ardues. Au lendemain de l'annonce par Emmanuel Macron de la dissolution de l'Assemblée nationale, en réaction à la victoire du Rassemblement nationale aux élections européennes, les partis de gauche préparent les législatives du 30 juin.

Pour discuter d'une éventuelle union pour ces élections anticipées, Manuel Bompard (La France insoumise), Olivier Faure (Parti socialiste), Fabien Roussel (Parti communiste) et Marine Tondelier (Europe Ecologie Les Verts) doivent se réunir vers 16 heures au siège des écologistes, à Paris.

Cette réunion a été proposée par la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot, et le Coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard, avait annoncé ce dernier sur X (ex-Twitter) plus tôt dans la journée. "Aujourd’hui, la situation exige de travailler à l’unité et à la clarté pour battre le Rassemblement National et gouverner le pays", a-t-il estimé.

L'objectif de la réunion de ce lundi est de "poser les bases d'un nouveau front populaire, d'un accord politique qui nous permette de nous présenter ensemble aux prochaines élections législatives", a précisé le désormais ex-député au micro de BFMTV en se rendant au siège des écologistes.

Un "barrage" à l'extrême droite

La France fait face depuis dimanche à un bouleversement politique historique: les élections européennes ont été remportées par la liste du RN (plus de 31% des voix), qui fait plus du double du score de la majorité présidentielle (14,56%).

Dans la foulée des résultats, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale, ce qui signifie la fin avancée du mandat des députés et la convocation de nouvelles élections législatives. Elles auront lieu le 30 juin et le 7 juillet.

Lundi, sur Franceinfo, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure a estimé qu'"il ne reste que la gauche" capable de "faire barrage" et a appelé à une union de la gauche "contre l'extrême droite".

Vers un "front populaire"?

Ces négociations s'annoncent difficiles à gauche, alors que les partis de gauche ont affiché leurs divergences lors de la campagne pour les élections européennes. "Il ne s'agit pas de tout oublier, il s'agit d'avancer ensemble" face à "une extrême droite qui menace de s'emparer du pouvoir" et "un pouvoir macroniste qui a perdu, en quelque sorte, toute forme de légitimité".

En 2022, PS, LFI, PCF et Écologistes avaient réussi un tour de force en faisant entrer 151 députés grâce à l'alliance Nupes qui a implosé à l'automne dernier. Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a rejoint sur franceinfo la proposition de l'Insoumis François Ruffin de constituer un "front populaire" pour contrer l'extrême droite.

Mais il avait estimé la veille que le "rapport de forces a évolué" en faveur du PS avec l'avance de la liste de Raphaël Glucksmann devant celle de Manon Aubry (LFI, 9,89%). Certains chez les insoumis espèrent de nouveau une entente à gauche pour reconduire a minima les députés sortants de la Nupes, autour du programme élaboré en 2022. "Maintenant l'Union. Urgente, forte, claire", a écrit sur X Jean-Luc Mélenchon.

Article original publié sur BFMTV.com