Législatives : le Portugal va-t-il basculer à droite ?

Un pastel de nata divisé en trois morceaux. C’est avec l’iconique pâtisserie portugaise que le magazine “E”, le supplément d’Expresso, illustre ce vendredi un pays qui “risque l’ingouvernabilité face à la tri-polarité gauche / droite / anti-système”, à l’aube des élections législatives de ce 10 mars. “Le scrutin de dimanche a quelque chose de tragique”, annonce même l’hebdomadaire.

Longtemps, lit-on dans ses pages, le Portugal a été divisé en deux, avec d’un côté le Parti socialiste, porté au pouvoir en novembre 2015 pour tourner la page de l’austérité du début des années 2010, et de l’autre le Parti social-démocrate (PSD), principal force d’opposition depuis lors et aujourd’hui à la tête de l’Alliance démocratique (AD), avec deux autres petits partis conservateurs (le CDS et le PPM). Mais “cette période est désormais révolue”, constate le magazine, en raison de l’ascension météorique de Chega (“ Ça suffit” en français), un parti d’extrême droite lancé en 2019 :

“Chega est venu rebattre les cartes et, désormais, personne ne sait avec certitude comment les courants politiques vont s’entendre au Portugal.”

De nombreux indécis

Après huit ans et demi de gouvernance socialiste, symbolisée par le long règne du Premier ministre António Costa – dont la démission surprise (après avoir vu son nom cité dans une affaire de trafic d’influence) a déclenché ces législatives anticipées –, la droite pourrait revenir aux affaires. Le dernier sondage paru dans le journal Público, du moins, place désormais la coalition AD (34 %) à six longueurs devant le PS (28 %). Chega, de son côté, obtiendrait 16 % des voix et doublerait son score des dernières législatives, en janvier 2022.

Dans son éditorial, Público pointe l’incertitude du scrutin en raison des nombreux Portugais qui hésitent encore – ils étaient 22 % au début de la campagne, ils ne sont plus que 16 % toutefois :

“Le nombre d’indécis reste si élevé que rares sont ceux qui peuvent prédire le Parlement dans lequel les Portugais se réveilleront lundi matin. L’AD devrait être la formation politique la plus votée, mais il y a encore une marge théorique pour une majorité de gauche.”

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