Législatives 2024 : Raquel Garrido se désiste au profit du candidat officiellement investi par LFI

Arrivée 3e dans sa circonscription de Seine-Saint-Denis, Raquel Garrido a annoncé son désistement avant le second tour des législatives.
Arrivée 3e dans sa circonscription de Seine-Saint-Denis, Raquel Garrido a annoncé son désistement avant le second tour des législatives.

POLITIQUE - Jean-Luc Mélenchon peut se réjouir. Raquel Garrido ne sera plus députée dans les prochains jours. Après avoir endossé l’écharpe tricolore pendant deux ans, l’avocate adepte des débats télés a décidé de jeter l’éponge. Dimanche, elle était arrivée troisième dans la 5ème circonscription de Seine-Saint-Denis (23,7 %).

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Si Jean-Luc Mélenchon est satisfait, c’est parce qu’il avait tenté par tous les moyens de la faire battre, en ne lui accordant pas l’investiture officielle de La France insoumise et en présentant contre elle un candidat sorti du chapeau. Les tensions sont vives en interne entre ceux qu’il est coutume d’appeler « les frondeurs » (Alexis Corbière, Raquel Garrido, Danielle Simonnet, Clémentine Autain…) et le noyau dur de la direction.

Depuis dimanche soir, Raquel Garrido tentait de mettre son désistement dans la balance, à condition qu’il intervienne conjointement à celui de Sabrina Ali Ben Ali et de Céline Verzeletti. Lesquelles sont arrivées en deuxième position derrière Alexis Corbière et Danielle Simonnet. L’une et l’autre ont affirmé qu’elles ne se retireraient pas. « Je me désiste unilatéralement, toute seule, a alors expliqué Raquel Garrido sur BFMTV lundi soir. Je n’ai pas de principes à géométrie variable. Je constate que la vengeance et la haine à l’intérieur de LFI continue ».

« Me taire n’a jamais été une hypothèse »

Dans l’après-midi, elle avait organisé une conférence de presse autour de ces camarades critiques eux aussi du fonctionnement interne. « Jean-Luc Mélenchon a un droit de veto et a la possibilité de rayer des noms. Et ça passe crème. Personne autour de lui ne lui dit que ce n’est pas démocratique, a-t-elle déclaré. Pendant deux ans, on a été menacé de ne pas être réinvestis si on parlait. Me concernant, me taire n’a jamais été une hypothèse. La sauvegarde de mon siège ne méritait pas que je taise les désaccords cruciaux. »

Mardi matin, le coordinateur du mouvement Manuel Bompard a tenté d’éteindre l’incendie et promis qu’il n’y avait pas de crise. La preuve : il n’est « pas fâché ». « Ce n’est pas une décision prise par Jean-Luc Mélenchon, mais par le comité électoral. S’ils ne sont pas à l’aise à La France insoumise, pourquoi ont-ils demandé l’investiture du parti ? », s’est-il interrogé.

Il y a deux ans, l’ancienne chroniqueuse de Cyril Hanouna avait mis fin à vingt années de « système Lagarde » en s’imposant au forceps dans ce territoire historiquement communiste. Cette fois, c’est Aly Diouara, fonctionnaire territorial à la mairie de Drancy, très engagé dans le tissu associatif, qui devrait prendre sa place. Il a réuni 33,10 % des voix dimanche. Une tête devant Aude Lagarde (24,56 %), maire de Drancy et épouse de Jean-Christophe Lagarde.

On ne sait pas encore ce qu’a prévu de faire Raquel Garrido dans les prochaines semaines. Retrouvera-t-elle sa robe d’avocate ? Reprendra-t-elle sa casquette de chroniqueuse TV ? Une chose est sûre : elle ne se « taira pas ».

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