Législatives 2024 : pourquoi Bardella accepte de discuter avec Maréchal mais pas avec Zemmour
POLITIQUE - Séparer l’homme de l’unioniste. Jordan Bardella a expliqué pourquoi il accepte de discuter avec Marion Maréchal et non Éric Zemmour en vue des élections législatives après un entretien avec la candidate de Reconquête aux européennes ce lundi 10 juin. Une question de rancune.
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Fort des 31,4 % réalisés la veille, un record pour la formation d’extrême droite, le chef de file du parti lepéniste appelle à la construction d’une « majorité la plus large possible », mais sans échanger avec le président de Reconquête, lequel n’a cessé de le prendre pour cible ces derniers mois.
« Je suis parfaitement disposé à discuter avec des personnalités qui ne sont pas issues du Rassemblement national. À la différence d’Éric Zemmour, Marion Maréchal a fait preuve durant toute la campagne d’une démarche et d’une attitude constructive à l’égard du RN », a-t-il ainsi résumé. Il s’exprimait après un entretien avec l’ancienne députée RN, ajoutant vouloir continuer à échanger avec elle et avec « d’autres personnalités de mouvements politiques. »
Bardella et Le Pen tendent la main aux Républicains
À son tour, la nièce de Marine Le Pen a fait valoir qu’elle a pris soin, tout au long de la campagne, à respecter les engagements de son concurrent d’extrême droite, une stratégie qui a créé de nombreuses tensions avec Éric Zemmour. Lui, souhaitait une approche plus offensive.
« J’ai pris le soin de faire la distinction entre les adversaires et les concurrents. Je n’ai pas concentré mon énergie à combattre le RN qui n’était pas mon adversaire prioritaire. Je prends acte de ce cadre », a donc lancé Marion Maréchal à sa sortie du siège du RN, avant d’expliquer qu’elle va désormais discuter du « choix qui s’offre à (elle) » avec Éric Zemmour. À savoir : toper avec les lepénistes, selon leurs conditions (ce qu’elle souhaite « ardemment »), ou continuer à faire bande à part.
Dans ce contexte, Jordan Bardella ne s’est pas arrêté là. Le président du Rassemblement national veut « tendre la main » aux dirigeants des Républicains pour qu’ils rejoignent eux aussi la coalition nationaliste qu’il appelle de ses vœux.
« J’ai eu également un certain nombre de discussions avec des cadres LR, à qui je souhaite aussi tendre la main. Je crois qu’il est peut-être difficile de gagner seul », a-t-il reconnu, avant d’ajouter : « je souhaite m’adresser à tous au sein du camp national (...) pour élargir notre camp dans le cadre de ces législatives ».
Invitée sur le plateau du 20H de TF1, Marine Le Pen a assuré que le RN était « bien sûr capable » de ne pas présenter de candidat RN face à des candidats LR avec lesquels un accord aurait été trouvé, afin de « faire le rassemblement » lors des législatives anticipées.
« C’est ce sur quoi nous travaillons, mais avec des points politiques sur lesquels chacun se met d’accord. (...) Je pense qu’avec un grand nombre d’élus, nous le sommes », a-t-elle expliqué sur TF1, évoquant « un projet fondé sur deux grands chantiers, la défense du pouvoir d’achat et le redressement de l’économie et la lutte contre l’insécurité et l’immigration ».
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