Législatives 2024 : le « front populaire » de gauche acte des candidatures uniques dans chaque circonscription

Pour les législatives 2024, Olivier Faure, Marine Tondelier, Fabien Roussel et François Ruffin actent la naissance d’un « nouveau front populaire » à gauche.
THOMAS SAMSON / AFP Pour les législatives 2024, Olivier Faure, Marine Tondelier, Fabien Roussel et François Ruffin actent la naissance d’un « nouveau front populaire » à gauche.

POLITIQUE - Retour vers le futur à gauche. Quatre-vingt-huit ans après Léon Blum, les législatives convoquées par Emmanuel Macron après la dissolution de l’Assemblée nationale donnent naissance à un « nouveau front populaire ». Sa naissance a été actée ce lundi 10 juin au lendemain des élections européennes après quelques heures de discussion au siège des Écologistes.

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Cette décision fait suite au lancement de deux initiatives au cours de la journée : le lancement par François Ruffin d’une pétition « pour un front populaire » qui revendique 100 000 signatures en quelques heures, et l’appel de Raphaël Glucksmann à Laurent Berger pour mener le combat commun à gauche.

Un seul candidat par circonscription

Dans un communiqué signé dans la soirée, toutes les formations de gauche qui faisaient partie de la NUPES créée en 2022 (La France insoumise, le Parti socialiste, les Écologistes, Le Parti communiste, Place Publique, Générations) actent la décision de « soutenir des candidatures uniques dès le premier tour ». Il est aussi mentionné, sans plus de précision, d’un « programme de rupture détaillant les mesures à engager dans les 100 premiers jours de gouvernement du nouveau front populaire ».

« Le label Front populaire semble le mieux accepté puisque plusieurs participants (comme nous) l’ont utilisé à tour de rôle. À mes yeux, il est précieux car il indique une volonté d’élargissement de l’action a des forces associatives et syndicales », a salué Jean-Luc Mélenchon sur son blog.

Dernière annonce de ce communiqué surprise : appeler à rejoindre les cortèges initiés par les syndicats et les associations pour manifester dans les prochains jours. L’objectif est double : « construire une alternative à Emmanuel Macron et combattre le projet raciste de l’extrême droite ». « Macron prépare le pire. Mais le pire peut être déjoué », veut croire la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot.

Le cas Mélenchon pas (encore) réglé

À ce stade, de nombreuses questions demeurent : que deviennent les divergences que la guerre en Ukraine, le conflit dans la bande de Gaza ont portées au grand jour ? Le projet porté par cette alliance sera-t-il le même qu’en 2022 ? Jean-Luc Mélenchon sera-t-il à nouveau la figure que ce mouvement veut porter à Matignon ? Les électeurs de chaque parti seront-ils séduits ?

Sur BMFTV, la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, n’a apporté qu’une réponse. En substance : le principe de l’alliance est acté, tous les détails sont encore à régler. Confirmation de Paul Vannier, le monsieur Élections de LFI : « On a validé la feuille de route, il faut s’entendre sur le contenu et l’accord électoral. On y travaille à partir de maintenant », a-t-il indiqué à l’AFP.

En attendant les détails, les rivaux sont déjà très critiques vis-à-vis de ce « nouveau front populaire ». « Avec LFI… La NUPES 2.0 », a dénoncé l’ancien ministre des Transports Clément Beaune. Président du parti Les Républicains, Éric Ciotti dénonce aussi le choix du PS, du PCF et des Écologistes de s’allier avec LFI. « On ne transige pas avec l’antisémitisme et l’antirépublicanisme ! Cette coalition d’extrême gauche est un véritable danger pour la France !  », a-t-il tweeté.

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