Législatives 2024: les «fancams», nouveau militantisme ou dépolitisation?

Jordan Bardella (RN), Gabriel Attal (Ensemble) et Clémence Guetté (LFI), stars de vidéos et de «fancams» sur les réseaux sociaux. | Capture d'écran X @fautlesl0ves | Capture d'écran Instagram @gabrielattal | Capture d'écran TikTok @frenchmapper__ | Montage Slate.fr
Jordan Bardella (RN), Gabriel Attal (Ensemble) et Clémence Guetté (LFI), stars de vidéos et de «fancams» sur les réseaux sociaux. | Capture d'écran X @fautlesl0ves | Capture d'écran Instagram @gabrielattal | Capture d'écran TikTok @frenchmapper__ | Montage Slate.fr

Avez-vous vu passer les images de Sébastien Delogu caressant un chaton sur une chanson de Taylor Swift? Devenue virale, la vidéo a même voyagé jusqu'à Times Square, où elle a été projetée pendant vingt-quatre heures. Une blague isolée? Pas tout à fait. Aujourd'hui, il suffit d'ouvrir les réseaux sociaux pour constater que la frontière entre la pop culture et la politique est plus mince que jamais.

Les internautes s'amusent à transformer les débats télévisés en générique d'animes: les «fancams», ces courtes vidéos mettant en avant le charisme d'un personnage, ne sont plus dédiés aux stars, mais aux hommes et femmes politiques. On peut y voir Jordan Bardella (RN) se lécher les lèvres ou enlever sa veste au ralenti, Sébastien Delogu (LFI) faire de la trottinette ou Clémence Guetté (LFI) être qualifiée de «party girl». Sur les profils qui les partagent, les codes de la fan culture et de la politique se côtoient dans un joyeux fourre-tout. Le point commun de ces vidéos: aucune, ou presque, ne parle ouvertement de politique.

Si les réseaux sociaux ont toujours été un espace où se croisent pop culture et politique, on observe aujourd'hui un glissement dans la façon dont les deux univers se combinent. Ces dernières années, l'utilisation des mèmes, ces images humoristiques issues de la culture populaire, pour parler de politique, illustraient la façon dont les internautes aimaient se saisir de questions sérieuses afin de les tourner en dérision. Une façon pour eux de se réapproprier le sujet et de s'insérer dans le débat démocratique.

«Les réseaux sociaux opposent à l'inertie, à la verticalité et à la hiérarchisation de la politique, une conception horizontale de l'espace public. Les représentants sont placés au même niveau virtuel que les représentés», décryptait Coralie Richaud, docteure en droit, dans son article «Les réseaux sociaux: nouvel espace de contestation et de…

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