Législatives 2024 : la Bourse de Paris et le CAC40 à la baisse en raison du chaos politique

La Bourse de Paris a signé ce vendredi 14 juin sa pire semaine depuis l’invasion russe de l’Ukraine en raison de l’instabilité politique liée à la dissolution de l’Assemblée nationale et des législatives anticipées
THOMAS SAMSON / AFP La Bourse de Paris a signé ce vendredi 14 juin sa pire semaine depuis l’invasion russe de l’Ukraine en raison de l’instabilité politique liée à la dissolution de l’Assemblée nationale et des législatives anticipées

ECONOMIE - La place parisienne n’avait pas vu cela depuis l’invasion russe de l’Ukraine. Après la dissolution de l’Assemblée nationale et l’annonce de législatives anticipées, la Bourse de Paris a bouclé ce vendredi 14 juin sa pire semaine depuis mars 2022, au point qu’elle a vu s’évaporer tous ses gains cumulés depuis le 1er janvier.

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Face au risque politique qui perturbe les marchés français, le CAC 40 a terminé en baisse de 2,66 % vendredi, à 7 503 points. Sur la semaine, l’indice a chuté de 6,23 %. Depuis le 1er janvier, il est désormais en repli de 0,53 %.

L’indice français est le seul en Europe à se trouver en terrain négatif sur sa performance depuis le début de l’année. En comparaison, la Bourse de Milan et celle de Francfort ont gagné plus de 7 %, tandis que Londres a pris plus de 5 %.

« La présentation du programme du Nouveau Front populaire vendredi a accentué la chute du marché d’actions et a mis sous tension le marché obligataire », commente Alexandre Baradez, responsable des analyses de marchés chez IG France, auprès de l’AFP. « Le volet fiscal fait surtout réagir les actions et l’aspect budgétaire fait réagir le marché obligataire souverain », a détaillé l’analyste.

« On voit que le bloc de gauche qui s’est mis en place, plus rapidement qu’on ne l’attendait, a désagréablement surpris les marchés parce que dans la première ligne du programme un volet fiscal semble assez important, incluant par exemple le rétablissement de l’ISF » (impôt de solidarité sur la fortune), a expliqué Alexandre Baradez.

Crainte sur les déficits et le spread

Les élections législatives des 30 juin et 7 juillet pourraient mener à l’entrée au gouvernement du Rassemblement national, ou bien de membres de l’alliance de gauche Nouveau Front populaire. Les programmes de ces deux camps ne sont pas de nature à plaire aux marchés entre baisse des taxes à l’extrême droite et abrogation de la réforme des retraites à gauche.

Un point commun est identifié par les analystes : le risque d’augmentation des déficits budgétaires français, « à un moment où le déficit est élevé et où le taux d’emprunt de l’État a déjà augmenté », a relevé Sylvain Bersinger, analyste d’Asterès.

Autre facteur qui entraîne l’indice à la baisse : l’écart entre le taux d’intérêt des obligations françaises à dix ans, qui s’établit à 3,12 %, et son équivalent allemand, qui a reculé plus fortement, à 2,35 %. L’écart entre ces deux taux – ou « spread » – est un indicateur de mesure de la confiance des investisseurs dans la France et ses perspectives économiques de long terme. Il se situait à 0,76 point de pourcentage vendredi.

Selon Bloomberg, l’amplification de cet écart sur la semaine est à ce stade la plus importante depuis 2011, au moment de la crise des dettes des États de la zone euro. « Cet écart nous montre le degré de défiance vis-à-vis de la dette français par rapport à la dette allemande », or « plus cet écart s’agrandit et plus le marché d’actions baisse », a souligné Alexandre Baradez.

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