Législatives 2024 : Adrien Quatennens au cœur des négociations (et des blocages) du Front populaire

Député sortant du Nord, l’insoumis Adrien Quatennens pourrait ne pas être réinvesti par le Front populaire. En cause : sa condamnation pour violences conjugales.
THOMAS SAMSON / AFP Député sortant du Nord, l’insoumis Adrien Quatennens pourrait ne pas être réinvesti par le Front populaire. En cause : sa condamnation pour violences conjugales.

POLITIQUE - La gauche face au mur Adrien. À gauche, les différentes formations composant le nouveau Front populaire semblent patiner, ce jeudi 13 juin, au quatrième jour des discussions qui doivent déboucher sur la fondation d’une force majeure pour les législatives des 30 juin et 7 juillet prochains. Au cœur des débats, la qualification ou non du Hamas comme organisation terroriste, mais pas seulement. Le « cas Quatennens », du nom du député LFI condamné en 2022 pour violences conjugales, cristallise aussi les tensions.

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À peine la dissolution de l’Assemblée annoncée, et avant même qu’un accord préalable soit trouvé à gauche, l’écologiste Sandrine Rousseau avait mis à garde, ce dimanche 9 juin. La question de « l’investiture d’Adrien Quatennens se pose, ça fait partie des choses que l’on doit discuter », faisait-elle savoir sur BFMTV.

Quatennens demande le soutien… des féministes

Conscient d’être dans le collimateur de certains au PS, chez les Verts et même chez les insoumis, et craignant de ne pas être pas réinvesti, Adrien Quatennens s’est donc lancé dans une opération reconquête. Selon les informations de L’Opinion, l’ancien dauphin de Jean-Luc Mélenchon aurait envoyé à ses proches un appel à transmettre aux « femmes, de gauche, féministes » pour qu’elles soutiennent sa candidature dans la 1ère circonscription du Nord, où il est élu depuis près de sept ans.

« Le texte, rédigé en écriture inclusive, plaide pour lui faire confiance afin de ’défendre avec humilité les principes féministes et d’égalité femmes-hommes’ dans son prochain mandat », rapporte le quotidien. Une initiative qui a immédiatement fait bondir plusieurs représentantes à gauche dont la socialiste Carole Delga, qui estime sur X (ex-Twitter) que le député lillois « abîme l’union ». « Qu’il nous laisse travailler » a ajouté la présidente de la région Occitanie.

Visiblement effarée, sa collègue, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, s’est, elle, fendue d’un tweet ironique : « Et le fabricant de néonicotinoïdes Bayer demande le soutien des apiculteurs. » Chloé Ridel, récemment élue eurodéputée sous la bannière PS-Place publique suggère de son côté d’investir à la place d’Adrien Quatennens, Amy Bah, juriste de droit public et membre de l’organisation de lutte contre les violences sexistes et sexuelles #NousToutes.

Le « cas Bayou » déjà réglé

Mais alors quelle place l’épineuse question autour de l’investiture d’Adrien Quatennens occupe-t-elle réellement dans les débats ? « Une hypothèse qui a été soulevée hier est de ne pas le soutenir officiellement, sans logo ni mention du Front populaire, mais dans le même temps de ne présenter personne en face », explique une élue socialiste à Libé. Elle ajoute, « on est sur un blocage assez fort et ça fait partie des choses qui peuvent malmener le Front populaire ».

Un cas qui se rapproche d’une seconde personnalité de gauche susceptible de ralentir, voire bloquer les négociations, et qui, elle, a été écartée d’entrée de jeu. « Julien Bayou ne sera pas investi par Les Écologistes » aux élections législatives, a indiqué l’ancien candidat à la présidentielle et sénateur écologiste Yannick Jadot sur Public Sénat ce jeudi matin. L’ex patron d’EELV, visé par une enquête pour harcèlement moral et abus de faiblesse à l’encontre de son ex-compagne, avait annoncé dès lundi sa candidature tout en promettant de démissionner en cas de condamnation. Reste à savoir si le Front populaire ira jusqu’à présenter quelqu’un contre l’ancien patron des Verts.

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