Législatives 2024 : Quand Éric Ciotti ne voulait pas d’alliance avec le RN et Marine Le Pen

POLITIQUE - Quand Ciotti contredit Ciotti. Le président des Républicains a provoqué un séisme dans son camp politique en annonçant sur TF1 ce mardi 11 juin avoir accepté une alliance avec le Rassemblement national de Marine Le Pen pour les élections législatives.

Législatives 2024 : En s’alliant à Marine Le Pen, Éric Ciotti brise le tabou ultime de la droite et la fait exploser

Par cette décision, Éric Ciotti a désavoué, et c’est peu dire, la position qu’il défendait jusqu’alors : « Jamais d’alliance » avec « le RN », « le FN », « Marine Le Pen » ou « l’extrême droite » a-t-il en effet toujours répété, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

Ces quinze dernières années, le chef des LR a évoqué pêle-mêle différents arguments, avec grande assurance, pour justifier ce refus catégorique. Il assurait ainsi qu’une telle union ne pourrait « jamais » avoir lieu avec le parti d’extrême droite, notamment puisque celui-ci est « l’adversaire, voire l’ennemi de la famille gaulliste ». La droite républicaine et le parti lepéniste n’ont ni « la même histoire », « ni les mêmes valeurs » défendait-il aussi.

« Quand la droite est droite, il n’y a pas besoin d’extrême droite »

Sans compter que les alliances électorales sont « des combinaisons politiciennes » que le Niçois disait exécrer. En conclure une ferait des LR « les dindons de la farce », garantissait-il à ce propos en 2019. « Quand la droite est droite, il n’y a pas besoin d’extrême droite », martelait-il encore en 2022.

Preuve que certains dans le camp d’Éric Ciotti n’ont, eux, pas effectué le même revirement que le député sortant des Alpes-Maritimes, ce dernier a été aussitôt désavouée par le chef des députés LR, Olivier Marleix. D’après lui, Éric Ciotti « doit quitter la présidence » du parti. Son homologue au Sénat Bruno Retailleau accuse pour sa part le patron de LR d’avoir « menti » et « trahi » son parti par « déloyauté », tandis que le président du Sénat Gérard Larcher a prévenu qu’il « n’avalisera jamais, sous aucun prétexte, un accord avec le RN ».

Malgré une avalanche d’appels à la démission au sein de son parti, Éric Ciotti qui semble isolé parmi les cadres LR, a martelé qu’il « ne cédera pas » aux pressions et que « seuls les militants pourraient (lui) enlever son mandat ». Reste à voir s’il tiendra son engagement cette fois.

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