Législatives: Édouard Philippe ne trouve "pas complètement sain" qu'Emmanuel Macron s'implique dans la campagne

Édouard Philippe s'est dit ce mardi 11 juin "pas sûr qu'il soit complètement sain que le président de la République fasse une campagne législative", alors qu'Emmanuel Macron doit lancer celle de la majorité lors d'une conférence de presse mercredi, trois jours après avoir dissous l'Assemblée nationale.

Le président est "un acteur de la vie politique. Mais il est aussi président de la République", "dans un moment où, de toute évidence, les institutions vont être soumises à des turbulences, ce qui me paraît donc justifier qu'il soit totalement, complètement, sereinement président de la République", a déclaré l'ancien Premier ministre sur BFMTV.

"Le président fera comme il l'entend" mais "je pense que compte tenu de la période où nous serons, il faut que le président de la République soit au-dessus, complètement au-dessus", a insisté le patron d'Horizons, parti allié au chef de l'Etat.

Interrogé sur le fait que les Français aient ou non compris cette décision présidentielle, le président d'Horizons a répondu: "Non, ils n'ont pas compris".

"Et ça suscite chez eux, en tout cas chez ceux que j'ai rencontrés -et j'en ai rencontré quand même beaucoup depuis dimanche soir- de l'étonnement, de l'interrogation, parfois de la colère."

"De la colère parce qu'il y a beaucoup de gens qui pensent que c'est un risque considérable de voir le RN accéder au pouvoir", a-t-il ajouté.

Création d'une "nouvelle majorité"

Le maire du Havre, qui prônait déjà une coalition avec Les Républicains en 2022, a appelé mardi à la construction d'une "nouvelle majorité" qui ne saurait être selon lui "la reproduction de l'architecture de la majorité telle qu'elle a été conçue en 2022".

Édouard Philippe "tend la main" aux membres des Républicains (LR) opposés à l'alliance avec le Rassemblement national souhaitée par le président du parti Eric Ciotti, une initiative qualifiée de "consternante" et "contre-nature".

LR, dont il a été évincé en 2017 après avoir été nommé Premier ministre par Emmanuel Macron, "c'est un parti qui a été présidé par Jacques Chirac, par Nicolas Sarkozy, des anciens présidents de la République. Avec lesquels on peut être d'accord ou pas d'accord sur tout. Mais qui n'ont jamais, ni l'un ni l'autre, accepté de compromission avec l'extrémisme". "Eric Ciotti jette cette histoire à la poubelle", regrette le maire du Havre.

Article original publié sur BFMTV.com