Législatives : à Alger, l'inquiétude au-delà de la sidération

Jordan Bardella et Marine Le Pen.  - Credit:Chang Martin/SIPA / SIPA / Chang Martin/SIPA
Jordan Bardella et Marine Le Pen. - Credit:Chang Martin/SIPA / SIPA / Chang Martin/SIPA

L'écran affiche tour à tour les plateaux télé saturés de graphiques et de bandeaux des « Urgents », et le match Espagne-Géorgie de l'Euro 2024. Face à l'écran, dans le salon de cet appartement algérois, les convives algériens, français et franco-algériens, de divers horizons professionnels, suivent avec attention les résultats du premier tour des législatives, entrecoupant la tension par des bribes sur la performance footballistique des Espagnols. Ce dimanche matin, les convives s'étaient déplacés au consulat français d'Alger pour voter. « Il y avait un peu plus de monde que pour les européennes, mais ça ne va pas changer grand-chose », estime un cadre d'une entreprise française installé en Algérie depuis trois ans. « Il y a eu un vote de refus plus qu'un vote d'adhésion, il y a une colère contre le système actuel », poursuit-il. Son voisin, entrepreneur franco-algérien, se dit « inquiet » par l'avancée fulgurante du Rassemblement national (qu'il qualifie toujours de « Front national »), mais il dit comprendre le vote RN. « L'extrême visibilité des incivilités choque de plus en plus en France », reconnaît-il.

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« Désolé, mais un jeune d'origine algérienne qui fait n'importe quoi dans la rue fait plus de bruit médiatiquement qu'un autre fils d'immigrés algériens qui se tient à carreau et travaille honnêtement », tranche-t-il. Pour cette entrepreneuse française, qui dit voter à gauche « par conviction et non p [...] Lire la suite