Le “légendaire” Jim Brown, athlète d’exception et figure des droits civiques, est mort

L’Amérique a appris vendredi la mort à 87 ans de Jim Brown et Barack Obama a été prompt à rendre hommage à celui que Sports Illustrated a qualifié de “légendaire” joueur de football américain, mais qui était aussi un grand défenseur de la communauté noire, contemporain de Muhammad Ali et Kareem Abdul-Jabbar.

“J’étais trop jeune pour me souvenir de Jim Brown quand il jouait mais je connaissais son histoire. L’un des meilleurs joueurs de football américain de tous les temps, il était également un acteur et un militant, s’exprimant sur les droits civiques et invitant les autres athlètes noirs à faire de même”, a tweeté le président américain.

“Légende. Leader. Militant. Visionnaire”. La franchise de NFL des Cleveland Browns, celle où il a passé l’intégralité de ses neuf saisons dans la ligue, a choisi ces mots pour honorer son ancien running back, champion en 1964 - le dernier titre remporté par l’équipe - et élu à trois reprises meilleur joueur du championnat, relève ESPN. “Mais ses innombrables récompenses sur le terrain ne racontent qu’une petite partie de son histoire”, ont souligné Dee and Jimmy Haslam, les propriétaires du club.

Cette histoire démarre en Géorgie, où James Nathaniel Brown naît en 1936 et grandit, élevé par sa grand-mère. Il rejoint sa mère, partie travailler à New York, à huit ans. Au lycée, il fait preuve de capacités physiques hors du commun. “Le football américain n’était que l’un des sports dans lequel il excellait”, constate le Los Angeles Times. Il aurait reçu 45 propositions de bourses d’universités de tout le pays. Il choisit Syracuse.

Il y brille en basketball, lacrosse et en athlétisme. Cinquième performeur du pays, il se qualifie même pour les Jeux olympiques de 1956 en décathlon, signale le Cleveland Dealer. Mais il privilégie le football américain et commence à jouer pour les Cleveland Browns en 1957.

En neuf saisons, il ne rate pas un seul match. “Sa légende a aussi été grandement marquée par la façon dont il a quitté le sport à son sommet”, note USA Today. À l’été 1966, l’athlète de 30 ans, qui avait commencé à faire du cinéma deux ans plus tôt avec un rôle conséquent dans le western Rio Conchos, tourne Les douze salopards. La production à Londres est retardée et il demande au propriétaire des Browns. On lui répond qu’il recevra une lourde amende pour chaque jour de retard. “Vivant la menace comme un affront, Brown organise une conférence de presse et annonce la fin de sa carrière”, rapporte NPR.

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