L'édito du rédacteur en chef : "supersize me"

Frites belges (french fries), moutarde à l'anglaise (french mustard), pain perdu à l'américaine (french toast), vinaigrette (french dressing)… pourquoi s'encombrer des détails ? Les Italiens, qui voient leur espresso transformé en un grand mug de jus de chaussette, ou leur science de la “pasta” se résumer au “mac and cheese” (des macaronis dégoulinant de fromage) ne sont guère mieux lotis.

Forcément, ce contraste entre le snobisme du Vieux Continent et la “subtilité” made in USA s'est également retrouvé dans le monde de l'automobile, atteignant son paroxysme dans les années 1960. A l'époque où l'on admirait en Europe la délicatesse des lignes de la petite Lancia Fulvia Coupé, dont le 1.3 V4 de 90 ch suscitait l'admiration des amateurs de mécanique, le top du top aux Etats-Unis était de rouler au volant d'une Cadillac Coupé DeVille (les noms français, décidément), ailes arrière imitant les avions de chasse, V8 de 7,7 l de cylindrée, et coffre assez grand pour y loger la voiture italienne.

On se moque, on se moque, mais bien sûr qu'on les adore nos cousins Yankees. Déjà parce qu'avec leur sens du show et du gigantisme, ils ont le chic pour réveiller le gamin qui sommeille en chacun de nous. Ensuite parce que leur manière irrévérencieuse de n'en faire qu'à leur tête, à l'opposé de la diplomatie européenne, permet parfois de recontextualiser les débats.

Le Tesla Cybertruck en est le parfait exemple. Le nouveau délire d'Elon Musk vient ainsi battre en brèche l'idée...Lire la suite sur Autoplus