L'édito du rédacteur en chef : "les radars, vingt ans de sur-place"

Des tâches qu'ils maîtrisent, au demeurant, sur le bout des mâts, de jour comme de nuit, de face comme de dos, à l'arrêt comme en mouvement, en faisant même la différence entre les véhicules… Ah ça, ils savent y faire avec zèle ! Pourtant, en vingt piges de recherche et développement, ils n'ont, sur le fond, pas évolué d'un iota. Un peu comme si, pendant toutes ces années, on avait appris à un bébé à dire “areu-areu” et “da-da-da” à la perfection et en douze langues, mais pas à marcher !

Pourtant, sur le papier, des infractions qui mériteraient d'être traquées et punies à la chaîne, il yen a pléthore : le téléphone au volant, bien sûr; le défaut de ceinture, évidemment; mais aussi tout un tas de règles de priorité (stop entête) et de circulation (clignotant, interdistance, dépassement par la droite)… Pour ce faire - et à défaut d'une vraie police de la route, que nous n'aurons pas -, il faudrait enfin rendre les radars plus “intelligents”. Techniquement, rien d'insurmontable, à écouter les fabricants de systèmes de contrôle, qui planchent depuis longtemps sur des algorithmes de reconnaissance d'infractions. Mais alors, pourquoi leurs appareils ne sont-ils pas déjà “multi-infractions”, comme on nous les annonçait il y a huit ans (quand les radars tourelles ont commencé à faire parler d'eux) ? Leur réponse ? “Parce qu'il n'y a pas de demande des pouvoirs publics ! Dès lors, pourquoi est-ce qu'on s'enquiquinerait à homologuer des appareils ultra-sophistiqués, s'il n'y a aucun marché derrière ?” Une logique mercantile qui, de la part de sociétés privées, s'entend…

Ce qui est moins audible, en revanche, c'est l'absence de volonté politique pour faire évoluer la “mission” des radars. Ah ça, pour surveiller les ZFE *, le bruit, les voies de covoiturage et tout le toutim, y a du monde ! Mais pour aller verbaliser des infractions réellement dangereuses, plus...Lire la suite sur Autoplus