L'édito du rédacteur en chef : "partager la lumière"

La lecture de “l'Evénement de la semaine” (p. 6 du numéro 1860), consacré dans ce numéro à l'armada des systèmes de sécurité qui s'invite dans nos voitures, m'a remémoré quelques souvenirs d'une époque pas si lointaine où les constructeurs devaient encore user de pédagogie pour démontrer l'intérêt de leurs garde-fous électroniques. C'était au milieu des années 2000, BMW avait alors convié sur son circuit de Miramas un parterre de journalistes chevronnés… ainsi que votre serviteur à se livrer à une petite expérience. Un virage qui se referme, du style bien traître, avait été copieusement arrosé. Le genre de configuration que l'on retrouve sur certaines routes de montagne où la météo change d'un kilomètre à l'autre. La voiture, une Série 1 alors encore en propulsion, passe sans broncher le piège à quatre reprises. Le conducteur est en confiance. Sans le prévenir, l'ingénieur munichois coupe alors l'ESP de l'auto, qui, dans neuf cas sur dix, termine la courbe humide par un joli soleil. CQFD. Depuis, le stabilisateur électronique de trajectoire s'est généralisé, jusqu'à devenir obligatoire sur toutes les autos neuves à partir de 2014. Pour les plus jeunes automobilistes, qui n'ont, pour la plupart, jamais conduit de voiture dépourvue de ce système, l'ESP est inconnu au bataillon. Il fait partie d'un grand tout que l'on appelle tenue de route. Et c'est tant mieux !

Impossible de chiffrer le nombre de vies que cette aide à la conduite si précieuse permet d'épargner chaque année, ni même le nombre d'accidents qu'elle aura su déjouer. Une chose est sûre, en revanche, c'est qu'il est impossible d'affirmer que l'ESP n'a joué qu'un rôle infime dans la diminution du nombre de morts sur nos routes. Surtout quand, dans la narration officielle, ce système doit en plus partager...Lire la suite sur Autoplus