L'écrivaine Maryse Condé est morte
Révélée par sa grande saga, Ségou, qui raconta au monde l'empire précolonial du Mali, l'écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé a quitté cette terre qu'elle a parcourue sa vie durant. Quel pays n'a pas connu celle qui a sillonné l'Afrique, fréquenté tous les leaders des indépendances, rencontré Malcom X, présidé le premier comité pour la mémoire de l'esclavage, signé plus de quarante livres dont la plupart sont traduits partout – et en anglais par son grand amour, son deuxième mari et traducteur Richard Philcox, auquel nous pensons tant aujourd'hui.
Elle va nous manquer, celle qui incarna un courage inouï, si forte face à la maladie qui la handicapait chaque année davantage sans diminuer en rien sa curiosité, son sens des autres, cette ardeur à ne pas renoncer : elle dicta son dernier roman, L'Évangile du nouveau monde, comme elle dictait ses recettes de cuisine, puisqu'elle allait de mots en mets (Mets et Merveilles, 2015), sachant si bien goûter la vie qui avait été si rude avec elle.
Maryse Conde posant lors d'une séance photo à Paris, France, en avril 2009. © Vim / Vim/ABACAMais voilà, la vie avait Maryse en face d'elle… Ses parents, écrivait-elle pour les cinquante ans du Point, lui avaient transmis « leur foi en l'avenir. lIs étaient convaincus que le racisme et autres turpitudes disparaîtraient ».
« Mon seul chez-moi, c'est la Guadeloupe »
Née Maryse Liliane Appoline Boucolon, le 11 février 1934, à Pointe-à-Pitre, l'écrivaine nous disait en 2017, face [...] Lire la suite