Pour l'économiste et élu Jean-Noël Barrot, la France de la crise économique n'est pas celle des Gilets jaunes

Il semble assez facilement envisageable d’observer les impacts différenciés de la crise selon les secteurs d’activité. Cela apparaît de façon assez immédiate pour ceux ayant connu des fermetures comme les restaurants. On peut, pour d’autres, identifier une baisse durable de la demande, par exemple en ce qui concerne le tourisme d’affaires ou l’aéronautique. L’exercice s’avère cependant beaucoup moins aisé en ce qui concerne les territoires. De nouvelles fractures géographiques ont-elles fait leur apparition? Telle est la question que le gouvernement nous posait au mois de janvier dans l’objectif d’ajuster les politiques publiques de soutien aux entreprises. Cette interrogation a fait l’objet du rapport remis au mois de juin au premier ministre Jean Castex.

Inspiré par nos travaux portant sur l’importance des variables territoriales sur le coût des fermetures durant la pandémie aux États-Unis, il met en évidence de fortes disparités dans l’Hexagone. Fait surprenant, elles n’ont pas forcément à voir avec des fragilités préexistantes à la crise.

Impact territorialisé et ressenti

En six mois de mission, nous nous sommes déplacés dans les treize régions de France métropolitaine et avons mobilisé des données de l’Insee et de la Dares dans des calculs statistiques et économétriques. Il s’agissait de distinguer ce qui, dans la baisse d’activité, provenait de la spécialisation industrielle des territoires et des facteurs purement locaux qui ne sont pas spécifiques à l’industrie.

En uti...


Lire la suite sur LeJDD