Léa Vicens, la femme qui danse avec la mort

Léa Vicens à la Feria des vendanges, à Nîmes, le 16 septembre 2023.  - Credit:Jean-Claude Azria/WorldPictures/MaxPPP
Léa Vicens à la Feria des vendanges, à Nîmes, le 16 septembre 2023. - Credit:Jean-Claude Azria/WorldPictures/MaxPPP

Ya-t-il quelqu'un au monde de plus culotté que Gaël Tchakaloff ? Écrire un livre à la gloire d'une étoile vivante de la tauromachie (à cheval) et reconnaître en même temps que vous n'aimez pas du tout la corrida, au point de vous évanouir en pleine arène, il fallait oser. Elle l'a fait.

Si le livre marche comme un page-turner, c'est que son héroïne de 39 ans, Léa Vicens, née à Nîmes, Andalouse d'adoption, est fascinante. Une superbe cow-boy solitaire à la « couenne burinée », adulée par son cher Alfred et des foules immenses. Une amie et même une amoureuse des bêtes qui, dans l'arène, devient soudain une guerrière sans crainte ni pitié. La belle et la bête, la douce et la brute, les deux en une.

Un parfum de sacré

Dès la première phrase de La Vie à mort, c'est gagné, on est scotché : « Elle dort seule avec cent trois animaux et deux revolvers. » Dans l'immense domaine de Léa Vicens, en Andalousie, les taureaux sont les rois, elle les soigne et les abreuve d'amour maternel, mais, dans l'arène, elle les tue à la chaîne, contrairement à toutes les autres espèces qu'elle dorlote, les chevaux, les chiens, les cochons, etc.

Telle est l'hénaurme contradiction de la corrida qu'explore dans ce livre Gaël Tchakaloff qui, comme toujours, éléphante dans un magasin de porcelaine, ne s'embarrasse pas d'afféteries ni de circonlocutions. Elle ne cache rien. Il est vrai qu'il y a les corridas où les foules imbéciles et beuglantes font honte à l'humanité, et puis il y a les cor [...] Lire la suite