"Ma lèvre allait exploser": une victime témoigne du danger des injections clandestines d'acide hyaluronique

"Ma lèvre allait exploser": une victime témoigne du danger des injections clandestines d'acide hyaluronique

"Mon visage n'était pas uniforme". Après son injection d'acide hyaluronique, prestation qu'elle a réservée sur Instagram auprès d'une praticienne britannique, Sarah se rend compte que le résultat escompté n'arrive pas. Son visage reste gonflé, même après plusieurs jours... Ce qui lui fait comprendre qu'elle a été victime de l'arnaque d'une fausse praticienne.

Âgée de 27 ans, Sarah a souhaité faire des injections d'acide hyaluronique au niveau du nez, des pommettes, du menton et des lèvres, en prévision d'un tournage, il y a quelques mois. La jeune femme, qui manquait de confiance en elle et a été harcelée lorsqu'elle était jeune, s'est réfugiée sur les réseaux sociaux et, à cause des filtres, a eu envie de "s'embellir".

C'est d'ailleurs sur un réseau social, Instagram, que la jeune femme découvre les injections d'acide hyaluronique. Sarah prend ensuite contact sur ce même réseau avec une praticienne anglaise qui réalise ce type de prestation à Paris, dotée de 300.000 abonnés. Des photos avant/après convaincantes la mettent en confiance.

"Ça ne ressemble pas vraiment à un cabinet"

Dès son arrivée pour réaliser l'injection, Sarah constate que les prestations se font "à la chaîne". "Il y avait une fille avant moi, une fille après moi, et c'est là que j'ai commencé à me poser des questions (...) ça ne ressemble pas vraiment à un cabinet".

Malgré son ressenti, elle décide tout de même de procéder aux injections. La praticienne, qui semble selon elle perdue, lui dit "si tu veux, je peux tout faire".

Une quarantaine de minutes plus tard et après avoir déboursé 700 euros, elle ressort du cabinet le visage gonflé, mais la praticienne la rassure, lui disant que c'est une réaction normale qui s'atténuera dans les prochains jours. Mais les jours passent et elle ne voit aucune amélioration. Elle se dit "c'est une catastrophe". Son visage devient dur, alors que "de base, ça doit être assez subtil, assez léger", assure Sarah.

"Là, mon visage n'était pas uniforme, j'avais un côté qui était différent de l'autre", se souvient-elle.

Ses amis lui demandent pourquoi elle a fait ça, mais elle raconte qu'elle était "au bout de (sa) vie. Je ne me regardais plus dans la glace, je ne voulais plus sortir".

"Ma lèvre allait exploser"

Sous le choc et préoccupée par la situation et son absence d'évolution favorable, la jeune femme tente de contacter la personne lui ayant fait les injections, qui a essayé de la rassurer. Mais il était difficile de communiquer en anglais, selon la jeune fille.

Elle se décide finalement à aller voir un médecin spécialisé à Paris. Choqué, il lui a dit, selon elle, qu'elle avait "énormément" d'acide hyaluronique dans le visage, avec 4 ml dans les lèvres, alors que la norme se situe plutôt autour d'1 ml. "Ma lèvre allait exploser en fait, clairement".

Victime d'une fausse praticienne, Sarah devra débourser 1300 euros pour retrouver son visage d'avant. Malheureusement, ces pratiques se répandent et les faux praticiens créant des profils sur les réseaux sociaux, où il est très simple de les contacter, ne sont pas rares.

Suspicions d'AVC, perte de la vue...

Ce phénomène inquiète le syndicat national de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, qui y voit un réel danger pour la santé des patients. Les faux praticiens "ne connaissent pas l'anatomie", regrette le Dr Adel Louafi, président du syndicat.

"Ils peuvent injecter dans des artères, dans des nerfs (...) ça peut entraîner des nécroses", avertit-il.

Le Dr Adel Louafi relate même des cas avec des "suspicions d'accidents vasculaires cérébraux (AVC)". Une injection clandestine mal réalisée peut également entraîner "la perte de vision" et d'autres séquelles à vie.

Article original publié sur BFMTV.com