Législatives 2024 : Mélenchon à Matignon ? L’insoumis s’engage à ne pas être le « problème »… puis dézingue Ruffin

Mélenchon à Matignon ? L’insoumis promet de ne pas être le « problème »... Puis dézingue Ruffin (photo prise le 12 juin au siège de TF1)
DIMITAR DILKOFF / AFP Mélenchon à Matignon ? L’insoumis promet de ne pas être le « problème »... Puis dézingue Ruffin (photo prise le 12 juin au siège de TF1)

POLITIQUE - Qui pour mener la bataille ? Depuis que le nouveau Front populaire a vu le jour, les questions se cristallisent – entre autres – sur le meneur qui sera désigné par la gauche unie en cas de victoire aux élections législatives. Avec en creux la question du poids et de la place de Jean-Luc Mélenchon, le patriarche des insoumis contesté par plusieurs grandes voix.

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En retrait depuis le début des négociations entre les différentes chapelles, le triple candidat à la présidentielle a déjà expliqué qu’il ne s’imposerait pas pour Matignon, et que la décision revient aux dirigeants des partis. Ce dimanche 16 juin, il s’engage à ne pas être « le problème » de cette nouvelle coalition.

« Si vous pensez que je ne dois pas être Premier ministre, je ne le serai pas », a-t-il déclaré sur France 3 dans l’émission Dimanche en politique, avant d’ajouter : « Les gens ont répété pendant des jours et des jours que j’étais clivant. On m’a accusé de tout et n’importe quoi, d’antisémitisme, de ceci, de cela (...). Je ne serai jamais le problème, je serai toujours du côté de la solution. » Sa seule ambition, assure-t-il, étant « la victoire du Front populaire ».

Reste que Jean-Luc Mélenchon change de ton à l’égard d’un autre prétendant au rôle de « capitanat », François Ruffin. Invité à réagir aux mots critiques du député de la Somme, qui juge « impossible de s’opposer au grand chef » après le choix de la France insoumise de ne pas réinvestir plusieurs frondeurs, dont Alexis Corbière ou Danielle Simonnet, le fondateur de La France insoumise n’a pas pu retenir quelques coups.

Mélenchon « ne sait pas » à quoi joue Ruffin

« C’est curieux parce que j’avais trouvé qu’il avait une attitude plutôt intelligente dans sa manière de faire. Il est candidat à l’élection présidentielle, tout le monde l’a compris, je l’ai compris depuis la première minute, il me l’a dit », a-t-il soufflé, en expliquant ne pas savoir « à quoi joue » l’élu. Refusant de porter une « appréciation » sur sa candidature à Matignon, Jean-Luc Mélenchon a tout de même semblé remettre en doute sa capacité à « encaisser le choc » à la tête d’un éventuel gouvernement de coalition.

« C’est une réponse qui lui appartient (...). Mais un gouvernement, ce n’est pas une bande de potes, ce n’est pas un arrangement entre courants. Il s’agit de pouvoir encaisser le choc, c’est le pire des postes, Matignon », a-t-il soufflé, en s’amusant à rappeler que François Ruffin « a dit “je suis prêt à le faire [chef du gouvernement] et sinon ministre des Sports si on me le propose”. Eh bien ça y est, il a posé son acte de candidature ».

Au même moment, Manuel Bompard usait des mêmes éléments de langages sur BFMTV en jugeant que le député de la Somme « a une intention très claire, il l’a affichée » en disant notamment « je suis en première division, je dois me qualifier pour la Ligue des champions ».

Le coordinateur des insoumis a d’ailleurs justifié le fait que son mouvement n’a pas réinvesti plusieurs frondeurs dont Alexis Corbière ou Danielle Simonnet parce qu’il s’apprêtait à trahir La France insoumise en rejoignant « un autre groupe politique » à gauche après le 7 juillet. Il faut dire aussi que les rumeurs de recomposition bruissent également au sein de ce camp, malgré la coalition estampillée « nouveau Front populaire ».

Samedi, dans un long récit, fouillé, circonstancié et cité par Manuel Bompard pour justifier l’éviction des fortes têtes, L’Express évoque un « accord tacite » conclu depuis plusieurs semaines entre plusieurs dirigeants – dont Olivier Faure pour les socialistes, Fabien Roussel pour les communistes, Marine Tondelier pour les écolos – pour s’entendre sur une alliance, puis forcer la garde mélenchoniste à se rallier à des négociations déjà entamées. Alexis Corbière et François Ruffin étaient de la partie, qui s’est accélérée avec l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale.

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