Kurt Cobain, trente ans après sa mort, reste une icône de la mode

En 1993, moins d’un an avant sa mort, Kurt Cobain est sollicité par le Los Angeles Times pour une interview. Le chanteur débarque alors en robe et collants, affirmant à la journaliste qu’il peut être “aussi féminin” qu’il le veut. “La perspective de Cobain sur les vêtements genrés ne pourrait pas être plus d’actualité”, commente le Financial Times qui, comme d’autres titres de la presse internationale, rend hommage au chanteur disparu il y a trente ans.

Adulé par des générations, sans cesse redécouvert, Kurt Cobain (1967-1994) n’a pas seulement laissé un héritage musical. Son style vestimentaire aussi a eu de l’influence sur plusieurs générations. “Le grunge incarne [d’abord] une opposition à la mode qui devient un phénomène éphémère en haute couture, puis reste présent dans la mode pendant des décennies”, résume auprès du quotidien britannique Colleen Hill, la responsable du département de mode au musée du Fashion Institute of Technology de New York.

Ce style, dont l’essence était de passer outre au bon goût et aux associations vestimentaires classiques dans un mélange des genres désordonné, comporte comme beaucoup de mouvements de contre-culture certaines contradictions. “Le grunge reposait sur un rejet de la mode et une désinvolture, ce qui était un peu paradoxal dans la mesure où on essayait tous de leur ressembler”, remarque ainsi le DJ américain Mikey Pendon, bercé par Nirvana pendant l’adolescence.

Expression individuelle

Le mouvement réussit pendant un temps à échapper au milieu de la haute couture, rappelle le Financial Times. Le créateur de mode américain Christian Francis Roth avait tenté d’intégrer la culture grunge à ses créations, avec quelques-uns de ses collègues. “Commercialement, ça n’a marché pour aucun d’entre nous”, se souvient-il.

Les authentiques membres du mouvement rejetaient quant à eux la démarche, explique le photographe Michael Lavine :

“On ne voulait pas avoir affaire avec la mode. ‘Créateur’ était le pire mot, le plus insultant qu’on puisse imaginer.”

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